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Le 23 juillet, Renaud Muselier annonçait à l'issue d'une assemblée plénière son désengagement du Comité régional du tourisme Côte d'Azur France. Pour certains pros du secteur, la pilule ne passe pas.
Les secousses ont commencé la semaine dernière. Le président de la région Sud-PACA, Renaud Muselier, annonçait vouloir couper les vivres du Comité régional du tourisme (CRT) Côte d’Azur France "au profit exclusif d’un organisme unique, le CRT Provence-Alpes-Côte d’Azur". Une suspension motivée par une logique d'économies budgétaires, indique-t-on à Marseille, qui fait ainsi sauter 730.000 euros de subvention.
Sauf que la décision a mis le feu aux poudres dans les Alpes-Maritimes, où les principaux élus locaux ont publié une lettre ouverte s'opposant à Renaud Muselier. Depuis, le CRT Côte d'Azur a également mis en ligne une pétition à destination des professionnels du tourisme. En une semaine, elle a récolté environ 600 signatures. Le Conseil départemental a lancé une initiative similaire.
Tous demandent au patron de la Région de : "revenir sur cette délibération qui va à l’encontre de toute logique d’organisation du territoire régional en matière de promotion touristique" et "appelle la (collectivité) à défendre les entreprises et territoires azuréens en se maintenant au sein du CRT Côte d’Azur France."
✊ LA PROMOTION DE LA CÔTE D’AZUR C’EST L’AFFAIRE DE LA CÔTE D’AZUR !
— CRT Côte d'Azur (@ProCotedazur) July 29, 2021
Plus de 580 signatures de professionnels du #tourisme #CotedAzurFrance, Merci. 🙏 La mobilisation continue ! SIGNEZ LA PÉTITION ! ✍️👇 https://t.co/JKuR2XlDsw pic.twitter.com/qhigmf0fwV
De vives protestations
Une fronde notamment portée par David Linard, maire de Cannes et président du Comité, et qui porte ce slogan : "La promotion de la Côte d’Azur est l’affaire de la Côte d’Azur".
L'union patronale des Alpes-Maritimes (l'UPE 06) s'est ralliée à la cause. Dans une autre lettre ouverte adressée à Renaud Muselier le 27 juillet, elle affirme que cette dissolution impactera directement leur secteur d'activité. Même son de cloche du côté du Skal International Côte d'Azur, qui rassemble 140 acteurs du tourisme azuréen.
Sur Twitter, les condamnations se multiplient depuis une semaine à l'ouest du département. L'Antibois Éric Pauget, député LR, "regrette cette vision du président du Conseil régional, préjudiciable à toute une industrie".
Il s'agit d'un "outil de promotion de notre territoire au service des pros du tourisme, qui depuis l’arrivée de David Lisnard a décuplé ses forces !" défend également sa collègue Alexandra Borchio-Fontimp.
Le député Ciotti assure que "vouloir faire disparaître (le CRT) est une faute économique majeure" et dénonce "une agression".
Pas de changement de cap
De son côté, Renaud Muselier est très clair, il maintient sa volonté de mettre fin au CRT Côte d'Azur : "Ni abandon, ni complot : chaque centime d’euro sera maintenu pour les professionnels de la Côte d’Azur ! Simplement, comme dans TOUTES les régions de France, comme le prévoit le Code du tourisme, il n’y aura qu’une seul comité RÉGIONAL de tourisme dans la Région. Pure logique."
Une position appuyée par le maire de Nice Christian Estrosi, « numéro deux » de Renaud Muselier, sur les réseaux sociaux : "Je suis surpris par l’agitation et l’hystérisation à l’égard de la politique extrêmement volontaire pour la promotion touristique menée par la Région et validée à l’unanimité par la majorité venant de ceux qui, il y a quelques semaines, espéraient voir notre région présidée par le RN."
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