Le rassemblement citoyen et de gauche Viva dénonce cette semaine une "politique irresponsable" qui serait menée par la municipalité. Soutien à l'extension de l'aéroport, augmentation du tarif des transports… Plusieurs thématiques sont pointées du doigt.
"On estime que les politiques menées par Christian Estrosi, sa majorité municipale et métropolitaine nous conduisent vers la catastrophe". Ce mardi 24 octobre, le rassemblement citoyen Viva ! a fait le bilan de l'action du maire de Nice.
"Il ne vous a pas échappé que nous ne sommes pas dans l'hémicycle (Viva n'a pas d'élus, ayant obtenu 8,90 % lors des dernières municipales, NDLR). Ce n'est pas forcément une mauvaise chose. On entend, on voit les choses et on les interprète de l’extérieur" veut croire l'avocate Mireille Damiano. D'après la gauche niçoise, "beaucoup nous envient la ville : elle est peut-être belle, mais elle ne l'est pas pour tout le monde".
"Incompatible avec les engagements climatiques"
Plusieurs sujets ont été abordés."Plus personne ne peut nier le dérèglement climatique. Il y a des choses très importantes à faire" poursuit Florence Ciaravola. "Christian Estrosi et ses équipes font complètement l'inverse". Le chantier de l’extension de l’aéroport, soutenu par le premier édile, serait une "aberration totale, absolument incompatible avec les engagements climatiques locaux et nationaux".
"Il s'engage à moins 55 % d'ici 2030 et une neutralité carbone en 2050 : au lieu de réduire les gaz à effet de serre, elles augmentent (ce qui n'est pas le cas ces dernières années, comme l'indiquent des experts par ici, NDLR). On devrait passer à 21 millions de voyageurs, soit 7 millions de plus qu’aujourd’hui". Cela va se traduire par "20.000 vols par an supplémentaires" donc "200 000 tonnes de CO2 par an en plus".
Pour eux : "il y a une absence de vision à long terme". Etendre l'aéroport alors "que le niveau de la mer augmente et qu'il s'enfonce, c'est frôler l’irresponsabilité". De ce fait, Viva ! demande de renoncer à ce projet.
David Nakache de l’association "Tous citoyens!", a d'ailleurs rappelé que derrière la pollution "il y a des vies humaines". Ce sont"plus de maladies cardiovasculaires et respiratoires, ainsi que des décès prématurés…" Ce dernier dénonce aussi le tourisme de luxe. "Quand on fait ce choix, on laisse tomber le Niçois moyen et on privilégie ceux qui polluent le plus". Un exemple ? "Le super yacht Elements se loue 180 000 euros par jour et produit en 1h20 autant de gaz à effet de serre qu’un Français pendant un an".
Des transports trop chers ?
La question des transports est revenue également."C'est un enjeu de société aujourd’hui" rappelle Robert Injey. "On est dans un département qui est saturé par le trafic routier. Ce matin (mardi 24 octobre, NDLR), il y a eu un éboulement avec les pluies : une nouvelle fois l'A8 est bloquée". Il rappelle que "ce sont des millions d'heures de travail perdues pour les usagers, les salariés et les entreprises".
L'augmentation des transports en commun, datant de juillet dernier, a aussi été mise sur le tapis. Le ticket est passé de 1,50 euro à 1,70 euro, l'abonnement annuel de 326,50 euros à 360 euros (avec des réductions pour les jeunes, précaires, seniors…). Pour prendre dix voyages, cela coûte désormais 17 euros contre 10 auparavant. "Ce titre de transport était le plus utilisé avec 35 % de validations". La Métropole a fait un "choix climaticide et socialement catastrophique". Précisons que le réseau Lignes d'Azur reste, malgré cette inflation, l'un des moins onéreux de France, explique-t-on par ici.
Aujourd'hui, "on peut commencer à constater l'impact de cette mesure. Ça grogne chez tout le monde. Ça va à contresens de ce qui est réalisé en France. En décembre, Montpellier passe à la gratuité. C'est une métropole qui aura plus d'habitants que Nice à l'horizon 2025". Le groupe demande la remise en place de la carte à dix euros et souhaite proposer une commission pour évaluer la faisabilité d’une gratuité des transports en commun.