Comme chaque année, Jean-Luc Gagliolo, adjoint au maire chargé de l'Éducation, fait un point avec Nice-Presse sur la rentrée scolaire dans les 149 écoles.
Nice-Presse : D'après les élus écologistes, avec les uniformes, vous gaspillez des moyens qui seraient bien plus utiles ailleurs. Que répondez-vous ?
Jean-Luc Gagliolo : Ce serait sectaire de penser ça. Cet argent est bien utilisé. C'est une expérimentation : on en tirera un bilan dans deux ans. Il s'agit d'une enveloppe supplémentaire, ce ne sont pas des sommes qui amputent d'autres postes budgétaires.
Que retenir des travaux menés dans les écoles cet été ?
Un investissement global de 5,4 millions d'euros, pour 110 chantiers estivaux : peintures, huisseries, étanchéité, installation de ventilateurs aux plafonds… Tout ce qui change le quotidien.
D'ici à la fin du mandat en cours, 2026, chacun des établissements qui en ont besoin auront-ils été rénovés ?
126 écoles auront bénéficié de chantiers, sur 149. Les autres ont déjà été végétalisées ou n'avaient pas besoin d'opérations. Plus de 50% ont déjà un potager.
D'après l'institut indépendant Atmosud, l'air que l'on respire dans les classes en Paca est très largement pollué. Que fait-on concrètement à Nice pour améliorer cela ?
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Le verdissement contribue à lutter évidemment contre les effets des canicules, mais aussi pour la dépollution de l'environnement. On repeint avec des produits sûrs, on intervient contre l'humidité… C'est un travail de fond, qui concerne aussi la commande publique, avec des produits de nettoyage sains. Les mêmes dans toutes les écoles. J'ajoute que nos agents sont formés sur ces sujets.
Cela fait quelques années que les écoles accueillent des policiers municipaux : faut-il les armer, comme le suggère l'opposition ?
Un tiers des établissements ont demandé — à l'unanimité du conseil d'école — à pouvoir accueillir un ASVP, un agent de surveillance de la voie publique. Moi je n'imagine pas que l'on fasse entrer une arme à l'école. C'est un sanctuaire. Ce n'est d'ailleurs pas utile : des bornes SOS et des caméras sont déjà installées devant chaque bâtiment.
Vous avez lancé un dipositif qui facilite, pour les agents municipaux, le signalement d'atteintes à la laïcité. On en comptait une chaque semaine en mai dernier. Ça va mieux ?
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Nos agents sont moins effrayés d'agir, puisqu'ils se savent écoutés, et accompagnés. Ils craignent moins les représailles, puisqu'ils nous savent à leurs côtés. La parole est un peu plus libre. On intervient au plus vite, main dans la main avec l'Éducation nationale. Il y a eu des signalements graves en fin d'année dernière. Avant l'été, ça s'est considérablement calmé. La prévention y fait beaucoup, des profs, des élus, des ASVP.
Des élèves entre 5 et 10 ans se sont retrouvés à proférer des insultes à caractère religieux : comment dialoguez-vous avec eux ?
Le sujet c'est souvent de gérer les parents. Ils sont convoqués. Certains nient, d'autres prennent le problème en main. Mais tous connaissent bien le principe de laïcité. Ça ne leur convient pas, parfois. Certains enfants ont été sanctionnés, et ont dû changer d'école.
Il y a des blocages au point d'envisager de couper les aides municipales à ces parents là, comme cela était évoqué avant l'été ?
Il faudrait aller jusqu'à cette extrémité là si des solutions ne pouvaient pas être trouvées avec les parents. Mais le cas ne s'est pas présenté jusqu'alors.
En décembre 2023, vous promettiez de rendre la République plus présente encore dans les classes, de quelles façons ?
Les élus interviennent dans les écoles, des bustes de Marianne seront installés dès cette année. La tenue commune (l'uniforme, NDLR) est testée dans 5 établissements. Nous avons mis en place des "bancs de l'amitié" : ils accueillent les enfants qui se sentent mal, qui peuvent être victimes de harcèlement, etc. C'est une façon pour eux de demander de l'aide aux adultes et à leurs camarades.
Des livres à ressentir !
En ces premiers jours de septembre, les pitchouï déficients visuels ont reçu un cadeau de rentrée, à l'école du Château. La municipalité a fait découvrir à une dizaine d'enfants un ouvrage en gros caractères, en écriture braille, disposant de dessins en relief, d'un accès olfactif, et auditif (avec un flash code). "L'ouvrage a une valeur toute particulière : garantir l'accès à la culture pour chacun des enfants" explique Jean-Luc Gagliolo. "Chacune de ces classes seront concernées. D'autres livres sont offerts en permanence, notamment hier aussi aux Orangers, pour les classes en niçois."