La mairie de Nice s'inquiète de la multiplication des atteintes à la laïcité et des prises à partie d'enfants au sein des établissements. Un jeune a été ciblé par une agression verbale antisémite il y a quelques jours, dans une école déjà secouée par des comportements problématiques.
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"Nous avons chaque semaine à peu près des faits d'atteintes à la laïcité qui nous sont signalés".
Ce jeudi 25 avril, le premier adjoint au maire Anthony Borré dresse dans Nice-Presse un bilan des dispositifs déployés par son administration pour accueillir les signalements de dérapages dans les écoles.
"Grande violence"
"Ces faits nous préoccupent beaucoup, parce qu'ils sont très nombreux. Christian Estrosi a eu raison de mettre sur la place publique le phénomène des prières dans les cours de récréation, cela a libéré la parole. On observe une prolifération des insultes à caractère religieux chez les plus jeunes, y compris entre 5 et 10 ans. Tout cela témoigne d'une grande violence dans la société"
"Une prolifération des insultes à caractère religieux chez les plus jeunes, y compris à 5-10 ans"
"Nous traitons cela avec beaucoup de sérieux, en collaboration avec la Rectrice. Les parents sont convoqués, les jeunes parfois exclus quelques jours de la cantine".
Un évènement récent a particulièrement troublé la municipalité. Anthony Borré raconte : "juste avant ces vacances, un enfant avait dû se prostrer à l'heure de manger dans les toilettes parce qu'il avait été insulté de 'sale juif'. Ce sont des faits gravissimes. J'ai appelé la famille pour lui témoigner de notre soutien. Les parents sont convoqués. L'enfant sera exclu de la restauration scolaire. J'ajoute que c'est une école qui a déjà connu des faits d'atteintes à la laïcité, chez les CM1-CM2. Ces dérives se multiplient".
En septembre dernier dans nos colonnes pour sa traditionnelle interview de début d'année scolaire, le maire-adjoint chargé de l'Éducation Jean-Luc Gagliolo faisait aussi état de ce climat : "Des agents municipaux nous ont fait remonter que des enfants se regroupent en tables distinctes en fonction de leur repas (halal ou pas, NDLR)".
"Ce sont des incidents isolés. Notre enjeu est de faire adhérer chacun aux valeurs républicaines, que les enfants se sentent Français. Chez certains, ce n’est pas naturel. D’ailleurs, on en voit revendiquer de ne pas l’être, ou qui ne comprennent pas ces valeurs de la République. Notre travail de vigilance doit s’accompagner de sanctions".
La Mairie agit depuis un moment déjà
Plusieurs dispositifs concrets existent à Nice : depuis plusieurs années, des policiers municipaux non-armés sont présents dans les écoles volontaires. Une initiative qui leur permet d’être des confidents, parfois, des équipes éducatives, et de faire remonter les alertes.
Pour la première fois, les agents communaux et ceux de l’Éducation nationale (compétente au premier chef) suivent une formation commune pour mieux appréhender tout cela. Par ailleurs, Christian Estrosi a annoncé le lancement d’un plan de sensibilisation, Le Banc des Copains, pour défendre ces valeurs de vivre-ensemble et de laïcité.