La campagne de vaccination contre la grippe saisonnière a tellement bien fonctionné qu’une pénurie nationale se fait craindre. Dans les Alpes-Maritimes, c’est déjà le cas.
SANTÉ — Elle n’a été lancée que le 13 octobre mais elle connaît déjà un succès évident : avec la campagne contre la grippe saisonnière, plus de 5 millions de vaccins ont été délivrés en quelques jours, contre 12 millions l’an passé sur toute la saison dernière, d’après l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).
Les autorités sanitaires souhaitent cette année atteindre les 75% de couverture vaccinale pour le public dit “à risque”, suivant ainsi les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En 2019, la France ne dépassait pas les 48%, d’après Santé publique France.
Pénurie
À Paris, certaines pharmacies n’ont déjà plus de stocks et Sanofi, comme Mylan, ont du mal à honorer leurs commandes.
Depuis quelques semaines, il y avait fort à parier que le contexte sanitaire allait occasionner une ruée vers les vaccins contre la grippe. Seulement, “il était difficile pour les pharmaciens d’anticiper un tel engouement, les commandes étant en général passées en décembre” explique Le Point.
Cette année, et c’est inédit, un stock d’État a été créé. Et il va peut-être rapidement servir.
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L’idée est de prioriser le public “à risque”, puisque si les doses manquent, il sera bien trop tard pour en fabriquer d’autres en laboratoire. Heureusement, rien ne dit que cette ruée vers les vaccins, habituelle en première semaine, se poursuive avec cette intensité.
Dans les Alpes-Maritimes, les labos l’ont déjà dit aux établissements de santé cette semaine : ils ne sont plus en mesure d’honorer les commandes de vaccins, les personnels étant pourtant considérés comme prioritaires.
“Plusieurs régions notamment en PACA et en Corse sont désormais dans l’impossibilité” d’en obtenir, apprend-t-on ainsi dans le Nice-Matin du jour. Même topo dans les pharmacies de la capitale azuréenne, pour l’essentiel à deux doigts de la rupture, quand ce n’est pas déjà le cas.
Alors que la seconde vague actuelle de Covid-19 est concomitante à la grippe saisonnière, il est primordial de protéger les populations à risque pour empêcher une trop grande tension dans les hôpitaux, souligne le ministre de la Santé Olivier Véran. Qui n’a manifestement pas mis en place l’organisation adéquate pour l’éviter.