Pierre Barone, conseiller municipal niçois chargé, auprès de Christian Estrosi, de la jeunesse, des associations sportives et de la vie étudiante, est l'invité ce 23 avril des rédactions de Nice-Presse et RCF Radio.
Toujours cette image tenace d'une Nice où c'est un parcours du combattant pour se loger, se nourrir et où, en plus, il n'y a pas grand'chose pour sortir en fin de semaine… Un cliché, ou il y a encore de vastes chantiers ? Nous sommes mal classés par L'Etudiant.
En toute humilité, les deux. Nice est dans une grande dynamique. Nous sommes passés de 25 à 45.000 étudiants et de grandes écoles viennent s'installer, tout cela démontre une réelle attractivité.
N'a-t-on pas accueilli trop de jeunes, avant d'avoir ce qu'il faut pour les recevoir dignement ? A Vauban, ils ont plein d'équipements, à l'Ouest, c'est ras-les-pâquerettes…
Nous développons un plan. Sur le sport, la culture ou encore le logement, on parle d'investissements colossaux. Ça prend du temps. À Vauban, c'est une belle démonstration, le travail est fait (des bâtiments neufs pour l'université, un nouveau parc, un multiplex, du logement… NDLR). Il reste effectivement un vrai sujet de restauration à l'Ouest, nous travaillons sur cela avec le CROUS.
Dans le même temps, on accueille beaucoup moins d'étudiants que des villes moins importantes, comme Bordeaux ou Montpellier. Sommes-nous si attractifs que cela ?
L'université Côte d'Azur date de la fin des années 1960. Celles de Strasbourg ou de Bordeaux ont plus de cent ans. Je suis frustré du mauvais classement de Nice dans L'Etudiant : j'aimerais que l'on regarde notre dynamique, plus que le résultat à l'instant T.
Les sondages publiés par ce magazine indiquent que les étudiants niçois eux-mêmes ont le sentiment d'une ville morte, avec un dynamisme bien moins important qu'ailleurs. Pour quelles raisons d'après vous ?
Je ne partage pas ce constat. C'est un sondage. Evidemment, il y a des marges de progression sur la vie étudiante. Mais sur la culture, il y a un travail phénoménal qui est accompli chez nous : les initiatives de l'Opéra, le Stockfish, le 109…
Parmi les bons plans pour les jeunes, les gratuités sous conditions pour le tramway et les e-VéloBleu sont annulées. Vous pouvez nous en citer d'autres ?
Nos deux épiceries et le restaurant solidaires. Le Stockfish avec les spectacles à 5 euros. Et les licences sportives dans les clubs, très accessibles grâce à notre accompagnement des associations. Je précise que le tarif des transports publics reste parmi les plus bas de France.
La Métropole de Nice alloue plus de 6 millions d'euros à un projet de Campus Santé. Quel enjeu ?
Un équipement très moderne, et transversal, avec le médical et le paramédical, offrant de meilleures conditions d'études pour les jeunes. Le tout dans l'écrin de grande qualité qu'est devenu le quartier Vauban. Pasteur est aujourd'hui un campus vieillissant, qui souffre.
C'est quoi cette convention signée entre la Ville et l'université pour l'engagement des jeunes ?
Via une plateforme dédiée, ils vont pouvoir s'investir (20h sur un semestre), en contrepartie d'une bonification de leur moyenne, dans des missions d'intérêt général : solidarité avec l'Ukraine, bénévolat au coeur de nos grands évènements sportifs, plan canicule…
Avant le remaniement du conseil municipal en septembre, vous aviez la délégation de "l'engagement citoyen". Elle n'existe plus. C'est un bon message, au moment où les Français assurent de pas être suffisamment entendus par les pouvoirs publics ?
L'engagement citoyen, on le retrouve dans les missions de plusieurs élus. C'est mon cas, c'est aussi celui, par exemple, de Maty Diouf à la lutte contre les discriminations. Nous n'avons pas du tout abandonné cette question. Au contraire, nous nous sommes renforcés sur le terrain de la proximité, depuis la fin de la crise sanitaire.