Les mobilités du futur se développent à l'aéroport Nice Côte d'Azur ! Le site s'est associé à trois de ses homologues italiens pour étudier un projet de "taxis volants" décarbonés.
C'est un peu le croisement entre un hélicoptère et un drone : ces navettes du futur pourraient débarquer, en principe, d'ici 2024 à Nice, comme nous vous l'expliquions dans cet article - même si rien n'est acté pour l'heure.
Sous la forme d'une initiative commune baptisée "Urban Blue", les aéroports de Nice, Rome, Bologne et Venise se regroupent pour développer cette nouvelle mobilité.
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Une idée innovante à laquelle croit beaucoup Franck Goldnadel, le président du directoire des Aéroports de la Côte d'Azur.

1 - Où devrions-nous trouver ces "taxis volants" dans les années à venir ?
En premier lieu, ça reste un moyen de transport qui va être réservé aux aéroports, puisque ce sont des sites dédiés à ce genre d'appareils. On a déjà des avions de ligne, des petits aéroplanes, des hélicoptères, donc pourquoi pas bénéficier de ce type de drones ?
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Nous sommes associés à trois autres sites italiens pour mettre en commun nos compétences et développer le projet. Ces petites navettes doivent notamment décoller et atterrir verticalement : il faut donc créer des infrastructures adaptées : les "vertiports".

Mais en fonction des avancées, on peut très bien imaginer que cette technologie gagnera les villes de demain, pour des déplacements urbains. Il n'est pas impossible qu'à l'avenir, on retrouve ces "vertiports" dans les centres-villes, ou les périphéries.
2 - À quoi doit-on s'attendre ?
Actuellement, les entreprises travaillent sur un processus de transport décarboné. L'électrique est en première ligne car c'est une énergie que l'on maîtrise de plus en plus, et qui est accessible. Mais le développement de l'hydrogène est aussi une alternative à ne pas négliger.
Pour le moment, il faut avoir en tête que ces navettes vont permettre de parcourir seulement de petites distances, puisqu'il y a la problématique de l'autonomie.
Pour ce qui est du fonctionnement en lui-même, il pourrait y avoir un pilote aux commandes. Comme vous êtes formés à manoeuvrer un avion, demain vous pourriez être formés à piloter un drone.
Mais il ne faut pas exclure la probabilité de voir décoller des appareils totalement autonomes, au même titre que les voitures.
3 - Voyager avec sera-t-il accessible, ou au contraire réservé à une élite ?
Si vous regardez l'histoire de l'aviation, et plus largement des moyens de transports, cette question aura déjà été posée pour de nombreuses innovations.
Si on prend le cas de la voiture électrique, c'est la même chose. Au début, certains pensaient que ça allait être réservé à une élite, parce que c'était cher. Aujourd'hui, ça se démocratise et devient réellement accessible.

On sait qu'il faut tendre vers une décarbonation des moyens de transports. L'utilisation de véhicules à énergie fossile sur une courte distance, ce n'est plus possible. "Urban Blue" fait partie de cette prise de conscience.
La question du coût pour les usagers va évidemment rapidement se poser. Mais nous parlons d'une avancée disponible dans quelques années, et non plus dans plusieurs décennies.
4 - Quid de la règlementation ?
On travaille par exemple avec le fabricant Volocoptère, qui est en relation avec les instances européennes pour faire certifier son équipement. La direction générale de l'aviation civile suit aussi de près ce sujet.
Il y a un certain nombre de questions à se poser pour permettre des vols en toute sécurité. Les entités dédiées travaillent dessus puisque, encore une fois, ça arrivera très vite. Toutes ces innovations feront nécessairement évoluer les lois.
5 - Des discussions ont-elles été engagées avec la Métropole Nice Côte d'Azur pour y déployer cette technologie ?
Pas pour l'instant. La Métropole nous a surtout demandé de continuer d'être le laboratoire de l'aéroport de demain et de poursuivre nos actions de décarbonation.
"Urban Blue" fait partie des solutions que nous avons en tête, entre autres, pour y parvenir.
Mais la porte n'est pas fermée. Peut-être que demain l'installation de "vertiports" en ville sera une question. Ce sera le choix de la collectivité.