CARTE. Coronavirus dans les Alpes-Maritimes : voici la liste des 59 communes confinées le week-end
Les nouvelles restrictions
Ce lundi 22 février, "après une large concertation avec les élus", la préfecture des Alpes-Maritimes a annoncé à la presse peu après midi de nouvelles mesures :
- Premier confinement local (partiel) en métropole : déplacements interdits dans la zone littorale de Menton à Théoule-sur-mer pour les deux prochains week-ends. Vendredi soir 18 h à lundi matin 6 h. Sorties autorisées que sur autorisation (courses, médecin, animaux, sport et promenades : rayon de 5 km autour du domicile pendant une heure)
- Port du masque partout dans le département
- Nouvelles règles dans les commerces contre les regroupements : les espaces de plus 5.000 m² seront fermés, hors alimentation et pharmacies. Le "click-and-collect" et les livraisons sont maintenues (+ aides du gouvernement). La jauge d'accueil est portée de 10 à 15 m² pour les visiteurs dans les plus petits commerces.
- Renforcement des opérations de vaccinations : "en matière de vaccins il faut faire mieux et plus vite" a noté le préfet, Bernard Gonzalez. 4.500 doses de vaccins Pfizer vont arriver dans le dép. ce lundi. "Des livraisons massives d'AstraZeneca vont arriver dans les prochains jours. Les médecins généralistes sont appelés à vacciner dans leurs cabinets"
- Contrôles aux frontières renforcés
Le préfet Bernard Gonzalez a pointé des services hospitaliers "proches de la saturation", "une situation douloureuse, très inquiétante, qui s'est dégradée".
- Le variant anglais "plus contagieux et probablement plus dangereux" aurait "fait basculer la situation" ces derniers jours, note le médecin Olivier Guérin, chef du pôle gériatrie au CHU de Nice et membre du Conseil scientifique national, ajoutant que la situation "ne concerne pas que les plus âgés, avec des patients plus jeunes en réa"
- "La promesse de jours meilleurs se compte en semaines", les vaccins étant "efficaces"
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L'interdiction des déplacements, les fameux "100 kilomètres", n'a finalement pas été décidée, "notamment pour des raisons juridiques"
L'aéroport de Nice reste ouvert. "Des tests PCR seront effectués pour les vols en provenance des pays qui posent problème" répond le préfet à la question d'un journaliste, tout en recommandant aux touristes "de ne pas venir dans les Alpes-Maritimes pendant les vacances". Ces tests PCR seront "aléatoires".
Une situation très tendue
Hier, dimanche 21 février, le médecin et conseiller municipal niçois Hervé Caël rapportait qu'il n'y avait plus aucun lit disponible dans le service de réanimation à Cannes, et "un seul" à Antibes.
Principaux indicateurs sanitaires : en France, le taux d'incidence, en hausse, s'élève à 197 d'après les dernières données de Santé publique France rapportées par CovidTracker. La tension hospitalière, "modérée", est de 65.8%.
Au 21 février, le département des Alpes-Maritimes est la pire zone en France métropolitaine pour ce qui est du taux d'incidence, c'est-à-dire le nombre de nouveaux cas en une semaine pour 100.000 habitants.
Notre taux d'incidence départemental est catastrophique, puisqu'il s'élève à 588 (chiffre de l'ARS ce 22/02). Pire encore, il s'élevait à 751 pour Nice il y a trois jours, et à 1.000 dans le quartier populaire de l'Ariane, devenu un véritable cluster.
Dans les AM, la proportion de "positifs" dans l'ensemble des tests est de 9.7%, pour 6.14% en moyenne ailleurs en France.
Les hôpitaux sont confrontés à une forte pression, avec une tension estimée à 117%.
Le taux de vaccination, désespérément faible, est de 4.1% au 20 février.
Les avis politiques
Ce matin sur Twitter, "après consultation des professeurs du CHU", le maire de Nice Christian Estrosi souhaitait un "confinement à minima le week-end" face au "risque de déprogrammations d’interventions chirurgicales vitales".
"Situation sanitaire catastrophique au niveau départemental : 17 nouvelles hospitalisations depuis ce matin. Réanimation proche de la saturation, déprogrammations d’opérations lourdes au CHU de Nice. Tous les établissements de santé du département sont concernés" Christian Estrosi, maire de Nice, président de la Métropole NCA
Comme nous le rapportions dans cet article hier soir, les avis sont très partagés entre les différents élus maralpins. Pour la députée LR des Alpes-Maritimes Marine Brenier, il est devenu "impératif de renforcer les contraintes sanitaires. C’est un effort supplémentaire qu’on demande aux Niçois et aux Français, mais c’est impératif dans la situation que nous connaissons".
Sa position n'est absolument pas partagée par d'autres élus azuréens, Jean Leonetti notamment, mais aussi le maire de Villeneuve-Loubet Lionnel Luca, qui a déjà dégainé ce dimanche 21 février sur Twitter : "Les déclarations des élus niçois qui s’érigent en donneurs de leçons sur l’intérêt de confiner tout le littoral sans se préoccuper de ce que pensent les élus du littoral en dehors de Nice est particulièrement pénible à supporter et singulièrement irrespectueux ! Impérialisme!"
Les déclarations des élus niçois qui s’érigent en donneurs de leçons sur l’intérêt de confiner tout le littoral sans se préoccuper de ce que pensent les élus du littoral en dehors de Nice est particulièrement pénible à supporter et singulièrement irrespectueux ! Impérialisme !
— Lionnel Luca (@lionnelluca06) February 21, 2021
Même son de cloche pour Jérôme Viaud, le maire de Grasse : "ce n’est pas une solution souhaitable pour la population en général, comme pour plusieurs pans de l’économie et de la société, dont les activités sont à l’arrêt depuis plusieurs mois et qui sont durement impactés par les restrictions".