Au 18 décembre, on s’inquiétait déjà d’un taux d’incidence de 250. Depuis, le chiffre, qui correspond au nombre de tests virologiques positifs pour 100.000 habitants sur une semaine, a explosé. Pour la seule métropole Nice Côte d’Azur, il atteint aujourd’hui… 364,5 du 17 au 23 décembre ! (154,4 au niveau national). Le pic de la deuxième vague, début novembre, est déjà presque atteint.
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Dans le Journal du dimanche, le ministre de la Santé Olivier Véran s’est dit particulièrement inquiet pour “le Grand Est, la Bourgogne Franche-Comté et le département des Alpes-Maritimes, à commencer par Nice”.
Le nombre d’hospitalisations ne faiblit pas. D’après Santé Publique France, 536 patients COVID (+4 en 24h) sont actuellement soignés dans les établissements maralpins, 47 en réanimation (+1, 60.7% de taux d’occupation). Des chiffres surestimés pour le professeur Michel Carles, infectiologue au CHU de Nice. Le système utilisé par SPF “exagère le nombre de cas. La situation est certes préoccupante, mais pas à ce point” tempère-t-il ce dimanche soir dans Nice-Matin.
La France apparait désormais coupée en deux face à l’épidémie, tandis que Nice est devenue la métropole la plus touchée.
Chiffres à l’appui, ces territoires qui inquiètent le autorités 👉https://t.co/i5CsF5Yrb1 via @le_Parisien #Covid19 pic.twitter.com/7549OlIDCc— Nicolas Berrod (@nicolasberrod) December 27, 2020
Quant au taux de positivité, correspondant au nombre de personnes positives rapporté à celui de personnes testées, il est de 4,9% dans les Alpes-Maritimes contre 3,1% à l’échelle de toute la France.
Face à cette situation qui s’emballe, la mairie de Nice convoque demain en visioconférence son Conseil local de santé. Les professionnels consultés par Christian Estrosi devraient proposer des décisions rapides pour endiguer le drame qui pourrait se profiler : il y a quelques jours, une épidémiologiste niçoise prévenait que l’explosion d’une troisième vague risquait de submerger certains hôpitaux déjà à bout de forces.
Dans notre ville, le taux d’incidence atteint des sommets chez les plus âgés, de quoi craindre une forte hausse des hospitalisations dans les prochains jours. Pour l’instant, ce n’est pas le cas.
Dans le département, le nombre de morts est en baisse : on décompte cinq décès chaque jour entre le 20 et le 26 décembre.
Comment expliquer cette dégradation si rapide ?
Difficile à dire. Les indicateurs ont commencé à battre de l’aile avant même les fêtes et les rassemblements extra-familiaux qu’elles entraînent. La localisation, frontalière, de notre département avec l’Italie, où les chiffres ne sont pas brillants non plus, pourrait être un facteur.
Même si beaucoup de monde s’est testé avant Noël, aucune opération de dépistage d’envergure n’a été organisée chez nous : l’augmentation brutale des cas ne saurait donc n’être imputée qu’à la hausse du nombre de tests, comme le souligne Le Parisien du jour (article abonnés).
“Nous avons augmenté le nombre de tests de manière significative avant les fêtes de fin d’année, ce qui constitue l’une des explications. L’autre élément important à prendre en compte, c’est le nombre important de clusters apparus dans nos Ehpad” explique toutefois le professeur Carles, cette fois chez nos confrères de France 3.
“Dans notre région, le troisième âge représente un grand nombre de ces cas positifs, c’est une spécificité régionale.”
Pour Christian Estrosi, il faut y voir “un relâchement” de la population, a-t-il indiqué dans une communication à la presse ce dimanche 27 décembre.
La police municipale a dû renforcer les contrôles tant les gestes barrières ont eu du mal à être respectés ces derniers temps en ville.
“Si les fêtes de Noël ont permis à beaucoup de retrouver famille et amis, les services de la Ville et la police municipale ont remarqué, à de trop nombreuses reprises, un relâchement dans le respect des gestes barrière et de la distanciation sociale”, souligne la municipalité. “Ce laisser-aller se traduit malheureusement par des chiffres en hausse ces 48 dernières heures”.
Les agents ont également constaté une “nette hausse des verbalisations par la police municipale”: sur la seule journée du 23 décembre, “+50% pour déplacement interdit et sans justificatif” mais aussi “19 verbalisations pour non port du masque sur l’espace public (…) contre 7 par jour en moyenne la semaine précédente”.
Vers un reconfinement ?
Malgré le lancement de la campagne de vaccination contre le coronavirus en France, l’idée d’un troisième confinement national n’est plus taboue. “Nous n’excluons jamais des mesures qui pourraient être nécessaires pour protéger des populations. Ça ne veut pas dire qu’on a décidé, mais qu’on observe la situation heure par heure” a ainsi lancé Olivier Véran ce dimanche dans le JDD.
“L’objectif des 5. 000 (cas de contamination par jour) s’éloigne. Et la pression sur le système de santé reste importante, avec 1.500 hospitalisations par jour, une tension qui baisse très peu en réanimation”, rappelle-t-il.
Les nouvelles contaminations restent élevées, environ 15.000 cas chaque jour, de même que les nouvelles hospitalisations, 1.500 quotidiennement. Loin, très loin de la nette décrue espérée par le gouvernement. Des décisions d’envergure vont de toute façon être prises. Si certains ont pu douter qu’une troisième vague pouvait arriver, tout porte à croire qu’elle est déjà en train de déferler sur certains de nos territoires. Et dans notre ville.