Interview
Cette semaine, la sénatrice LR Alexandra Borchio Fontimp était élue présidente du Comité régional du tourisme Côte d'Azur France, succédant au maire de Cannes David Lisnard.
Quels sont ses grands caps pour l'année qui s'ouvre ? Comment travailler avec la Région qui juge ce CRT inutile ? Comment valoriser la destination azuréenne demain ?
Que représente cette présidence pour vous ?
D'abord, c'est une reconnaissance de mon engagement aux côtés de David Lisnard, dont j'ai été la vice-présidente pendant 7 ans. C'est une transition naturelle, nous sommes dans une continuité du travail qui a déjà été engagé.
D’ailleurs il reste vice-président et à ce titre, je tiens à grandement le remercier et saluer son action, son dynamisme et sa vision pour le tourisme azuréen.
Quels sont vos atouts ?
J'aime l'économie, et je suis passionnée par le tourisme. Fille de commerçant, j'ai été chargée de l'économie locale au conseil municipal d'Antibes. Et je suis dans la proximité, la disponibilité, la connaissance des problématiques du terrain. En tant que sénatrice, je peux faire remonter rapidement les alertes des différents professionnels jusqu'au Parlement et aux ministres.
Notre territoire a la particularité unique en France d'avoir deux Comités régionaux du tourisme : l'un pour toute la Région PACA, et l'autre dédié à la Côte d'Azur. Pourquoi ?
Nous avons plusieurs marques dans le Sud : Côte d'Azur France est différente de la Provence, même si nous devons travailler main dans la main.
Toute l'année, nous rencontrons l'ensemble des syndicats de l'hôtellerie-restauration, les directeurs des offices de tourisme… Notre CRT est un outil formidable pour la proximité. Laquelle ne serait pas possible si tout était géré depuis un bureau à Marseille.
Il a fait les preuves de son efficacité et de sa réactivité à chaque crise, notamment ces dernières années, avec une équipe restreinte.
"Pourquoi vouloir remettre en cause une structure utile qui fonctionne et dont les résultats pour l’économie touristique de la Côte d’Azur sont reconnus ?"
Alexandra Borchio Fontimp à "Nice-Presse"
En nombre, les professionnels sont montés au créneau (lire cet article) pour défendre l'intérêt de cette structure cet été au moment où elle était remise en cause.
La Région, dirigée par Renaud Muselier, vous a toutefois retiré son soutien.
Je prends acte de cette décision, prise sur un fond un peu trop politico-médiatique à mon sens. Elle a été compensée par une subvention du Département. Pour le CRT, ça ne change donc rien. Mais nous sommes complémentaires avec la Région.
David Lisnard disait qu'il faut "chasser en meute". Alors que les tensions entre collectivités sont parfois vives par ici, comment comptez-vous hisser le CRT Côte d'Azur France au-dessus de tout cela ?
Cette phrase de David Lisnard est un encouragement à progresser tous ensemble : les élus, les professionnels du secteur et l'équipe du CRT. Je continuerai à consulter et à fédérer, c'est là notre force. Cette expression "chasser en meute" est plus que jamais d'actualité.
Quels sont vos grands axes pour 2022 ?
Notre région travaille toute l'année. La saison, c'est à la fois l'hiver avec la Fête du Citron de Menton, le Carnaval de Nice, nos stations de ski, et évidemment l'été.
"On sait que pour 2022, janvier-février, ça va être compliqué. On espère relancer la destination Côte d'Azur France dès le mois de mars, en fonction de l'évolution de la crise sanitaire"
Alexandra Borchio Fontimp, présidente du CRT
Des campagnes de communication sont en préparation, à destination des territoires situés à 3-4 heures de chez nous, dans une logique de tourisme de proximité. À la fois en France, mais aussi avec la Suisse et l'Italie. Nous ciblons également nos marchés à fort potentiel, tels que l'Amérique du Nord et le Moyen-Orient.
Quelle sera l'image du tourisme sur la Côte d'Azur dans quelques années d'après vous ?
La culture et le sport sont deux thématiques sur lesquelles nous travaillons depuis un moment déjà. Comme New York l'a fait avec son marathon, nous avons développé de grands évènements sportifs internationaux qui génèrent du séjour.
"Le festival de Cannes, celui du jazz à Juan-les-Pins, par exemple, font aussi de la Côte d'Azur une terre de culture"
Alexandra Borchio Fontimp, présidente du CRT
Redorer notre image de marque passe par notre travail concernant l'environnement, avec notamment le Green Deal, le plan développement durable porté par le Département. Toutes nos actions sont désormais guidées par ces considérations écologiques.