Les Assises de la mer se déroulent ce 14 et 15 septembre à Nice. Au programme, la relance par une économie bleue, conciliant développement avec protection de l'environnement. Les pros du secteur espèrent une amélioration de leurs conditions de travail.
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Cinq. C’est le nombre de pêcheurs professionnels encore en activité au Port de Nice.
Depuis quatre ans, le quotidien de Loïc Barbedette est rythmé de la même façon. « Tous les jours, je pars à six heures du matin en mer. Une fois à terre, je prépare la marchandise, je vends, je range et je nettoie. Le soir, chez moi, je continue de coudre les filets » raconte-t-il à Nice-Presse.
"Métier difficile "
Réglementations européennes, nationales, locales… les pêcheurs font face à beaucoup de contraintes. Des tracasseries, parfois, qui n'aident pas à rendre plus attractif un secteur chahuté : « La conjoncture actuelle ne donne pas envie aux jeunes de faire ce métier. C’est un travail physique, difficile ».
Pourtant, le pêcheur ne regrette pas son choix de vie. Ancien travailleur du bâtiment, il a "abandonné" la terre pour la mer.
"Même s’il y a des difficultés, la pêche est un métier noble. Quand je suis sur mon bateau, j’oublie tout, je me sens libre"
Loïc Barbedette, pêcheur à Nice
Déplacer les filets, tirer les caisses : la manutention représente "80% du métier". Un port plus pratique, c’est ce que désirent les pros. « Plus de matériel comme des transpalettes ou une petite grue nous permettraient de manier plus facilement nos outils et de gagner un temps fou » avance Loïc Barbedette.

Un réaménagement complet contribuerait à une amélioration notable des conditions de travail, estime-t-il : « Le quai est trop petit, ce qui pose problème l’hiver. Quand la marée monte jusqu’aux marches, nous devons enlever rapidement les caisses stockées à cet endroit à la force de nos bras ».
Au Port Lympia, on aimerait une vente plus locale, du pêcheur au consommateur : "L’installation d’un marché plus convivial redynamiserait vraiment l’activité".
Comme Christian Estrosi l'a rappelé le 10 septembre, Nice fait de l’économie bleue l'une de ses priorités. Dans les années à venir, la Métropole souhaite davantage soutenir les travailleurs de la mer.
"Je veux valoriser et développer la pêche professionnelle et traditionnelle comme filière économique et alimentaire d’excellence, respectueuse de l’environnement " souligne notamment le président de NCA Christian Estrosi.
Une valorisation qui devrait se concrétiser par l’installation d’une véritable Prud’homie et la mise en place « d’une Criée durable ». Des initiatives sur l'équipement et la formation sont également dans les cartons.
Ce projet séduit Steve Molinari, pêcheur niçois : "Ce plan devrait nous faire beaucoup de bien. Nous avons souvent eu le sentiment d’être abandonnés… Ce qui est présenté, ce sont de bonnes idées."
D'ici 2026, le Port Lympia devra être requalifié, avec l'électrification complète des quais, le remplacement du parking du Phare par une terrasse arborée ou encore le réaménagement de la jetée. Une vaste aire marine protégée est à l'étude, entre l'aéroport et le Cap de Nice.
Emmanuel Macron a annoncé mardi 15 septembre, devant les Assises de la mer à Nice, une nouvelle enveloppe d'environ 50 millions d'euros pour le secteur de la pêche dans le cadre du plan de relance.