L’EDJ Nice perd patience. Lors du premier confinement, en mars dernier, l’école du journalisme de Nice avait déployé des trésors d’organisation pour garantir la continuité pédagogique. Pourtant le défi était grand : comment, par exemple, former les journalistes de demain au reportage télé et radio alors que les étudiants sont coincés dans leur salon ?
“Soit on coule, soit on se donne les moyens de flotter” avait expliqué Marie Boselli, la directrice de l’école, dans une interview publiée dans nos colonnes en avril dernier. “Nous avons trouvé des solutions. Nos formateurs et nos étudiants ont été exceptionnels” assurait-elle. “Nos étudiants sont courageux. Certains ont pu avoir des mouvements d’humeur, d’autres être tentés de baisser les bras.. Mais dans l’ensemble, je suis impressionnée. Il y a une vraie réactivité des enseignants, une envie chez les étudiants. Tout le monde s’accroche.”
Ce deuxième confinement, entamé à la fin du mois d’octobre, est bien plus compliqué. “L’enseignement supérieur apparaît comme étant la dernière des préoccupations du gouvernement” dénonce l’EDJ Nice ce mardi 1er décembre dans un communiqué passablement agacé.
D’après l’école, l’exécutif aurait “une compréhension erronée de ce qu’est l’enseignement supérieur”. Malgré plusieurs promesses d’aménagements, “en pratique, obtenir les dérogations relève du parcours du combattant.”
Depuis début novembre, les demandes adressées au recteur et au préfet des Alpes-Maritimes sont restées lettre morte : “(Nous nous) heurtons à des portes closes, aux décisions opaques et au silence” pointe encore l’EDJ, regrettant “de ne pas mériter de considération”.
La nouvelle organisation en distanciel, si elle a fait un moment ses preuves, ne saurait perdurer d’après la direction : “Un cour dispensé à distance ne remplacera jamais les échanges entre professeurs et étudiants qui sont les premiers gestes barrières contre un autre mal : le décrochage universitaire, social et moral” note ainsi l’établissement.
“Il y a pourtant urgence : la relève du journalisme ne saurait apprendre son métier par écran interposé, sans se frotter au terrain ni expérimenter la complexité humaine.”
“Urgence”, aussi, de réfléchir “aux dommages causés par la prolongation de cette situation sur nos étudiants.”
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Ils “ne peuvent être plus longtemps traités comme des citoyens de seconde catégorie” lit-on encore, alors que “des solutions, au cas par cas, peuvent être trouvées grâce à l’intelligence collective.”
Avant de conclure : “l’école du journalisme de Nice s’insurge de ce désintérêt du gouvernement pour ses étudiants. Il fait les laisser revenir en cours dès le lundi 4 janvier, toutes affaires cessantes.”
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Via communiqué, photo : EDJ Nice