Au moins trois communes des Alpes-Maritimes apparaissent particulièrement bousculées par Airbnb…
On le sait, le développement des plateformes de locations saisonnières fait grimper les prix de l'immobilier. Surtout dans les communes où le marché est tendu de longue date. "L’essor d'Airbnb a des répercussions sur la cherté du logement, un effet pervers corroboré par de nombreuses études", note Marianne, qui dévoile ce 29 mai une enquête à ce sujet (article payant).
Le magazine fait ainsi le point sur la situation avec des chiffres inédits sur l'évolution du prix dans 50 villes "phagocytées" par ce phénomène. Plusieurs, évidemment, sont maralpines.
Pires que Paris

On retrouve dans cette étude des communes de 1.700 à 79.000 habitants. "Toutes ont un point commun : lors des trois premiers mois de 2023, elles ont fait, relativement à leur population, l’objet d’au moins autant d’annonces que Paris". Parfois même davantage !
Parmi ces cités "gangrenées", trois sont situées dans notre département. Antibes détient 49 annonces pour 1.000 habitants, et une évolution des prix de l'immobilier de 22% entre 2010 et 2021.
Mêmes indicateurs pour Beausoleil, 49 annonces, et 32% de hausse. À Cannes, tenez-vous bien, ce sont 133 annonces pour 1.000 habitants. Le mètre carré y est en hausse de 8%.
Pourquoi Nice n'y figure pas ?

Surprise, on ne retrouve pas la capitale des Alpes-Maritimes dans ce palmarès. "Nous avons d'emblée exclu les villes qui comptaient moins de 50% de résidences principales en 2013, tout comme celles qui comptaient alors plus de 10% de logements vacants, signe d'un marché immobilier peu tendu" explique Marianne.
C'est pourtant fautif. Notre cité comptait bien 14% (!) de logements vacants l'an passé, pour autant "la ville est en surchauffe", puisqu'elle affiche la pire tension locative de toute la France.
Interdire Airbnb de certains quartiers ?

La croissance de ces sites a ruiné la vie de certains quartiers. De nombreux riverains le regrettent notamment pour ce qui est du centre-ancien, à Nice. On dénombre 12.500 annonces Airbnb !
"Des secteurs entiers de Paris vont être interdits aux créations de nouveaux meublés touristiques" expliquait à la presse le 7 mai Emmanuel Grégoire, premier adjoint de la maire PS. "Nous considérons que l'offre est déjà très abondante". Les zones concernées sont celles qui "souffrent d'un déficit de logements". Cela ne s'appliquerait qu'aux "loueurs professionnels".
Serait-ce faisable à Nice ? Nous avons posé la question, le 11 mai, à Anthony Borré, premier adjoint de Christian Estrosi. "C'est une option. Cette restriction, je ne veux pas l'exclure. Dans le Vieux-Nice et l'hyper-centre, c'est possible" nous a-t-il répondu, au cours d'une interview à lire par ici.
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