Alors que le gouvernement emploie désormais le terme de "deuxième vague forte" de nouveau coronavirus, le président de la République s’adressera aux Français demain, mercredi soir, pour leur demander davantage de responsabilité… et annoncer de nouvelles mesures fortes.
CORONAVIRUS — "Tout est envisageable, tout est sur la table et rien n’est à exclure puisque le virus évolue" a résumé ce matin Marlène Schiappa, ministre déléguée en charge de la Citoyenneté, sur LCI. Le président ne s'était plus exprimé d'une façon aussi solennelle, dans une grande intervention télévisée, depuis le 14 juillet.
Les mesures de restriction étaient jusque ici annoncées par Olivier Véran, le ministre de la Santé, puis par le Premier ministre Jean Castex. Demain soir, c'est le chef de l'État qui s'y colle. De là à anticiper des mesures anti-Covid particulièrement fortes ?
D'avance, ce qui semble certain, c'est qu'aucun reconfinement général, sur le modèle de celui mis en place en mars, ne sera décidé. L'économie ne s'en relèverait pas et il serait très difficile de le faire respecter aux Français, dont l'exaspération face aux restrictions est à son comble.
"Aucun reconfinement local" n'a été évoqué avance une source gouvernementale, "sans exclure l'idée", apprend-t-on sur France Info.
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Différentes idées ont été examinées ce mardi matin par le chef de l’Etat et les ministres concernés par la crise au cours d’un conseil de défense sanitaire à l’Elysée. Sans y aller par quatre chemin : l'heure est grave.
"Les moments les plus difficiles sont devant nous"
Le taux d’incidence, c'est-à-dire le nombre de cas positifs pour 100.000 habitants grimpe au point d'atteindre des niveaux incroyables : chez les 20-30 ans à Paris, il vient de dépasser 800… quand le niveau d’alerte est à 50 ! "Le virus circule rapidement et partout sur l’ensemble du territoire" s'inquiète l'Elysée. La barre des 100 morts en 24 heures a été de nouveau franchie cette semaine. "Les chiffres sont catastrophiques" soupire un conseiller ministériel auprès d'Europe 1.
Ailleurs en Europe, on ne se cache pas les yeux. Comme le rapporte l'AFP, Angela Merkel, Boris Johnson et Pedro Sanchez ont tous déjà prévenu leurs concitoyens que "les moments les plus difficiles sont devant nous".
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Le président le soulignera demain : une forte proportion des contaminations se font dans la sphère privée. Ses conseillers lui ont fait savoir, il faut que les Français comprennent que leur responsabilité personnelle est un point clé pour endiguer le sursaut de l'épidémie. L'État n'ayant pas le pouvoir de réguler les foyers, il va falloir faire preuve de pédagogie…
Couvre-feux, fermeture complète des bars
Des couvre-feux sont envisagés, à Paris et en Ile-de-France, alors qu'une mesure semblable est déjà appliquée en Guyane. Cette rumeur avait déjà été évoquée mi-mars, juste avant que le confinement général ne soit décidé.
Le gouvernement s'inquiète toutefois du fait que cette mesure ne soit pas acceptée par la population, notamment dans les zones où les hôpitaux ne sont pas surchargés. Trois couvre-feux seraient envisagés, prioritairement à Paris : l'un à 20 h, à 22 h ou à 23 h. Cela permettrait, indirectement, d'empêcher beaucoup de rassemblements privés dans les foyers.
D'après les informations d'Europe 1, le gouvernement envisage la fermeture complète des bars et restaurants et/ou des restrictions kilométriques.
Sur RMC Christian Brechot, président du Global Virus Network (VGN), ancien directeur de l’institut Pasteur, plaide pour "un reconfinement partiel dans les zones les plus touchées, sinon on ne va pas s’en sortir". Tout en prédisant que l’épidémie "va durer au moins jusqu’à à la fin 2021".
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