Alors que le nombre de nouveaux cas grimpe en flèche dans notre département à cause de l'hyper-contagieux variant Delta, notamment chez les jeunes, les hôpitaux ne semblent pas encore impactés. Faut-il pour autant se rassurer ? On fait le point sur les indicateurs clés.
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Les nouveaux cas
Vous n'avez pas pu rater les titres de presse catastrophistes depuis plusieurs jours : oui, le taux d'incidence, c'est-à-dire le nombre de nouveaux cas pour 100.000 habitants sur une semaine, s'affole.
Il s'élève à 459 dans les Alpes-Maritimes au 25 juillet, trois fois supérieur à la moyenne nationale (166). Trois autres départements métropolitains ont dépassé la barre de 400 comme nous : l'Héraut (438), les Pyrénées-Orientales (596) et la Haute-Corse (607 !).
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Notre département dépassait de peu le seuil d'alerte (50) la semaine du 12 juillet. Depuis, le taux d'incidence a fortement augmenté, notamment chez les jeunes. Du 16 au 22 juillet, il atteint même… 1.866 chez les 20-29 ans (c'est un record), un chiffre presque quatre fois supérieur à la semaine précédente. Rappelons qu'au 1er juillet, il n'était que de 65 sur cette tranche d'âges.

Moins vaccinés, les 20-29 sont ainsi davantage ciblés par le virus… sans compter les fêtes estivales dans des espaces clos, ou à l'extérieur mais sans les gestes barrières, qui font le régal du virus. Le préfet a annoncé ce week-end le retour du masque un peu partout dans l'espace public.
Même sans couverture vaccinale, les jeunes adultes sont statistiquement bien moins sujets aux formes graves du coronavirus que nos aînés, mais ils peuvent propager (sans le savoir en étant asymptomatiques) le Covid-19 à des populations plus fragiles.
Comme le montre ce tableau de Covid-Tracker, dans des proportions moindres, d'autres tranches d'âges accusent également une hausse significative.

C'est le cas notamment de 30-39 ans qui passent d'un taux d'incidence de 179 mi-juillet, à 687 ces jours-ci, ou les 40-49, de 115 à 375. Plutôt inquiétant, les 50-59 ans, parfois concernés par les formes graves du virus, voient leur taux d'incidence grimper de 70 à 235.
Toutes les classes d'âges adultes inférieures à 60 ans sont actuellement dans le rouge, avec une augmentation rapide de la contamination. Au-dessus de 70 ans, à risque, la hausse est bien moindre.
Précision d'importance, notamment dans les Alpes-Maritimes : si un touriste parisien attrape le Covid-19 à Nice et qu'il fait son test dans notre département, il sera tout de même comptabilisé parmi les cas parisiens, a souligné Santé Publique France.
Quatre décès ont été enregistrés depuis le 16 juillet, sans augmentation de la tendance depuis mai.

Vaccins
62.32% des Maralpins ont reçu au moins une dose de sérum anti-Covid au 22 juillet. La Métropole Nice Côte d'Azur a mis en place une batterie de nouvelles mesures pour donner un coup de fouet à la campagne et ainsi atteindre les 80% de primo-vaccinés d'ici à la rentrée.
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Positivité des tests
Le taux de positivité des tests effectués a bondi de 0.2% en mars, jusqu'à 4.4% dans le département actuellement, une hausse notamment liée à la ruée vers le dépistage depuis les annonces du président de la République sur le "pass sanitaire".
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Dans les hôpitaux
C'est un indicateur clé, et il n'est pas inquiétant pour le moment.
Au 25 juillet, malgré le franchissement du seuil d'alerte, la tension hospitalière est estimée à 16% (+5 points sur une semaine, 17.2% en France entière). Au 25 juillet, 142 patients covid sont décomptés, un chiffre en relative hausse, proche de celui que nous connaissions fin-octobre, début novembre 2020. 14 personnes sont admises en réanimation, ce qui est plutôt "bas", en comparaison de ce que nous connaissions en début d'année -- en mars-avril, 140 patients en réa', avec un service proche de la saturation.
La tendance n'est tout de même pas réjouissante, puisque pour 5,6 sorties de l'hôpital on dénombre en ce moment 9 admissions en moyenne dans les Alpes-Maritimes. Une évolution modérée, mais qui doit inciter à la vigilance.
De même, on le sait, le nombre d'hospitalisations ne grimpe pas instantanément dès que la situation sanitaire se dégrade. Il faut attendre environ deux à trois semaines pour savoir si une augmentation des cas se traduit par une hausse des admissions. Dès lors, il est évident que nous n'avons aucune certitude pour avancer au 26 juillet que l'augmentation massive de contaminations dans notre département n'aura pas d'impact grave sur nos hôpitaux en août.