À l'occasion de sa première interview de rentrée, Anthony Borré a appelé dans Nice-Presse le nouveau gouvernement à s'occuper, parmi ses priorités, de la délinquance des jeunes, mais aussi des freins juridiques aux innovations numériques. Un pan de la vidéo-verbalisation niçoise vient en effet d'être débranché par la CNIL…
"C'est quelque chose que je regrette, et que je dénonce". La vidéo-verbalisation des deux-roues motorisés sur les pistes cyclables, c'est finito.
Ainsi en a décidé la commission de régulation du numérique, après avoir évalué l'expérimentation menée par la municipalité dans un quartier bien défini. Pourtant, 2700 individus dangereux - à scooters ou motos - avaient été identifiés en quelques semaines sur ces voies dédiées aux cyclistes, révélait alors Nice-Presse.
Mais le 22 septembre, le vice-président de la Métropole Anthony Borré annonçait dans nos colonnes, agacé, que le système ne pourra ni être poursuivi dans les rues concernées, ni étendu à d'autres secteurs.
"Cette décision est de nature à nous empêcher de réprimer tout un tas d'incivilités dont les riverains se plaignent quotidiennement. Cela nous incite surtout à poursuivre notre combat pour moderniser la législation en vigueur ! J'espère que le futur gouvernement se penchera sérieusement sur cette question".
Autre cheval de bataille de la municipalité : l'emploi de la reconnaissance faciale. "Nous sommes équipés pour, nous avons le réseau et les ressources pour cela. Une fois autorisés, nous n'aurions qu'à appuyer sur un bouton" schématise régulièrement le maire, Christian Estrosi. Pour qui le dispositif "pourrait permettre de pister efficacement les criminels et les terroristes, d'identifier des fichés S recherchés, mais aussi de venir en aide très rapidement à des personnes en détresse".
Reste que pour l'instant en France, la reconnaissance faciale sous cette forme précise, c'est niet. "Pourtant, les géants du web ne s'en privent pas, il n'y à qu'à voir ce qu'il en est avec les iPhone que nous avons tous dans la poche…" regrette encore le maire, qui rêve d'une "Smart City" plus avant-gardiste encore.
Délinquance des mineurs et renforts policiers
C'est donc l'un des sujets que les Niçois entendent rappeler au nouvel hôte de Beauvau, Bruno Retailleau. "Au même titre" que celui de la délinquance des mineurs, dans une ville où on a rétabli avant la haute-saison un couvre-feu pour les mineurs de 16 et 13 ans.
Autre réclamation, plus rituelle : obtenir de vrais renforts, et pas seulement des remplacements de départs à la retraite ou de mutations. "Je ne peux pas comprendre que devant l'immeuble incendié, dans un quartier traumatisé, le deal ait déjà repris ! Comment comprendre que nous ne soyons pas capables d'éradiquer cela ?" dénonçait Anthony Borré dimanche, au sujet de la barre située dans la cité des Moulins où une famille avait été assassinée en juillet.
"Contrairement à ce que dit le préfet Hugues Moutouh, nous n'avons pas assez de policiers nationaux." Tel que le relevait Nice-Presse fin 2023, en 10 ans, Nice a perdu 179 agents, soit une réduction des "troupes" de 15,2%.
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