5 QUESTIONS À… Le comité régional du tourisme a mené une vaste étude entre 2019 et 2022 auprès de 42 000 visiteurs, dans les six départements. Alors qu'il en dévoilait les résultats à Aix-en-Provence ce mardi, le président du CRT François de Canson est notre invité.
1 - Le tourisme d'hiver, on voit qu'il fonctionne moins sur la Côte d'Azur qu'en Provence. Pourquoi ?
C'est le cas. La clientèle internationale, majoritaire sur la Côte d'Azur, s'y rend bien davantage l'été que l'hiver. C'est pour cela que nous mettons les moyens surtout sur la Riviera, avec la grosse campagne "Winter is the new Summer", pour valoriser la destination en dehors de la saison plus habituelle. Ses atouts sont majeurs, notamment avec le carnaval de Nice, ou encore l'offre de shopping et la qualité des musées.

2 - Certains habitant craignent de voir le territoire "surchargé" en hiver, alors qu'ils estiment qu'il l'est déjà en juillet-août. Que répondez-vous ?
Nous devons nous battre contre le pessimisme et le tourisme bashing. Par exemple en gérant mieux les flux, entre le littoral et l'arrière-pays, entre Côte d'Azur, Alpes et Provence. Un visiteur qui arrive dans les Alpes-Maritimes doit bien comprendre qu'il est aussi très simple de rejoindre Toulon… Le Sud, c'est un petit pays de cinq millions d'habitants.
La clientèle étrangère ne trouve pas meilleure offre que notre territoire. À l'écoute des habitants, nous continuerons de nous imposer comme des leaders et des précurseurs dans cette hospitalité.
"16,8 milliards d’euros sont annuellement dépensés par les touristes et visiteurs dans notre région. C’était 14 il y a dix ans"
3 - Comment s'intègre notre candidature régionale à l'organisation des JO d'hiver 2030 dans toute cette stratégie ?
En totale cohérence. Ce sont des jeux olympiques à deux milliards d'euros, contrairement à ceux de Sotchi (Russie) qui en ont coûté 30 ! Des JO authentiques, que les habitants peuvent s'approprier et où le territoire est respecté. C'est aussi un beau message d'apaisement, avec deux régions qui s'unissent pour évoluer ensemble, Provence-Alpes Côte d'Azur et Auvergne-Rhône-Alpes.
4 - Vous dévoilez un nouvel outil, le "TouriScore": à quoi va-t-il servir concrètement ?
On prend 4 critères : l'impact écologique, le poids économique, le déplacement dans le temps, et dans l'espace. Cela nous permet de donner une note aux différentes clientèles. Les professionnels obtiennent ainsi des renseignements très précis sur les voyageurs qui viennent chez nous. Certains sont très stratégiques : un Américain dépense 135 euros par jour, alors que c'est 60 pour le client moyen.
(Pour cette édition : "l’analyse a été traduite sur une échelle de 1 à 5, du plus faible intérêt au plus élevé, ce qui a conforté le grand intérêt de l’Allemagne, des Etats-Unis, de la Suisse ou encore du Royaume-Uni").
5 - Vous vous êtes intéressés à l'empreinte carbone des différentes clientèles. Pourquoi, et qu'en retenez-vous ?
On ne peut pas négliger, ici, cette notion. La Région Sud, avec le programme une COP d'avance, est en pointe sur la transition écologique. Notre étude est une première approche que nous allons affiner, pour ne jamais opposer environnement et économie. Cela nous permet d'identifier des priorités.

Certains touristes internationaux polluent beaucoup parce qu'ils viennent, de fait, en avion long-courrier : il faut donc avancer rapidement sur les biocarburants.
Le voyageur d'hiver dépense-t-il davantage que celui de l'été ?
C’est au printemps et sur l’automne que la dépense moyenne par jour et par personne est la plus élevée. Dans toute la région, elle s'élève à 76 euros au printemps, 68 euros en coeur d'été, 76 en automne. Le plus faible résultat se retrouve pour l'instant en hiver, avec 62 euros. En nombre de séjours dans le Sud, 35 % des touristes se rendent sur la Côte d'Azur cette saison, 12 % dans les Alpes, 63 % en Provence.