On savait que la Division de la criminalité organisée et spécialisée se penchait en ce moment sur la gestion passée du Grand prix de Formule 1 au Castellet. La Chambre des comptes Paca a décidé d'en faire autant.
L'ex-GP du Var, organisé entre 2018 et 2022, attire décidément les attentions. Alors que la compétition n'est plus au programme et que son organisation a laissé une trentaine de millions d'euros de dette, une enquête de la DCOS - la police judiciaire - était lancée, l'an dernier, depuis Marseille.
Ce dossier revêt un caractère politique puisque ce sont essentiellement des collectivités territoriales (Région Sud, Département du Var, Métropole Nice-Côte d'Azur…) qui ont contribué à son budget, sur fond d'affrontements entre Républicains et Macronistes. Les premiers soupçonnant les seconds d'éventuelles malversations. Jean-Christophe Picard, élu EELV niçois, avait également saisi le Parquet, durant l'été 2023.
Comme l'indique Nice-Matin dimanche 2 juin, la Chambre régionale des comptes (CRC) vient de nommer un magistrat pour mener, de son côté, un audit.
Nice-Presse avait interviewé, en mars dernier, la directeur général du GP, Eric Boullier, dans nos colonnes, qui avait souhaité déminer plusieurs choses. "À 100%, tout est légal" a-t-il promis. Concernant Christian Estrosi, président de la Métropole niçoise mais aussi du Grand prix, le DG précisait "un représentant de collectivité, notamment son président, n'est pas en charge des opérations. C'est mon rôle".
Un point important puisque le maire de Nice avait été soupçonné par la députée LR des Alpes-Maritimes Christelle d'Intorni d'avoir utilisé les moyens de ce rendez-vous sportif pour des dépenses personnelles. "Jamais. Il n'avait pas de carte de crédit liée au G.I.P. (groupe d'intérêt public, en charge de la gestion, NDLR), et ne se faisait absolument rien rembourser. Il n'avait aucun moyen d'effectuer des dépenses" disait encore Eric Boullier.