« Ils font Nice » : chaque semaine, nos figures locales mises en vedette dans Nice-Presse
Implantée au sein de notre cité depuis 92 ans, la librairie À la Sorbonne-Brouillon de culture est une institution pour les Niçois. Aujourd’hui, l’entreprise familiale est portée par Marie-Hélène Seyrat et son frère, Philippe.
Nice-Presse : Comment cet établissement est-il arrivé dans votre famille ?
Marie-Hélène Seyrat : “À la Sorbonne a été racheté par mon grand-père, Maurice Seyrat, en 1930.
Il fréquentait régulièrement ce lieu quand il venait à Nice. Le soir, il faisait des soirées poésie avec l’ancien propriétaire, Eugène Lapeyre. Un jour, ce dernier a voulu partir à la retraite : mon grand-père lui a demandé de lui vendre le 33, rue Gioffredo.
Quand il a été appelé à la guerre en Syrie, ma grand-mère a tenu les rênes. Un peu plus tard, ils ont racheté la librairie Verdollin-Castelani, au 23, rue de l’Hôtel des Postes (emplacement de À la Sorbonne actuellement, NDLR). En 1961, elle est devenue une grande librairie générale.
Au total, il y a quatre générations qui ont travaillé ici. Aujourd’hui, mon frère Philippe est l’actuel gérant. Il est aidé par son fils, Thibault, et également par moi et ma fille Emma. C’est une entreprise familiale.”
Que proposez-vous ?
“Essentiellement des livres d’occasion. Ça peut aller d’une édition introuvable à un petit livre de poche. Il y a de tout. D’ailleurs, on dit qu’ici il y a des bouquins que l’on ne cherche pas mais qui nous trouvent. À chaque fois que l’on entre dans cette librairie, c’est un voyage.
On propose également un peu de neuf, mais cela concerne uniquement les éditions, les auteurs, et les artistes locaux. Depuis 90 ans, on a toujours soutenu les écrivains de la région.”
Vos meilleurs souvenirs ici ?
“Ils sont nombreux ! Déjà petite, je venais régulièrement, j’ai grandi au milieu des livres. J’ai vécu les grandes années, quand la librairie française était florissante. Il y avait la queue du matin au soir… C’était du non-stop.
Ici, j’ai aussi rencontré des gens fantastiques. J’ai des clients qui ont une grande culture, une appétence, une curiosité… C’est génial. Il y aussi des écrivains célèbres, tels que Jean d’Ormesson, qui sont passés par là.
Mais ce qui me marque le plus, c’est l’atmosphère qui se dégage. Lorsque j’éteins le soir, et que j’allume le matin, il y a comme une espèce de silence qui est très apaisant. Il y a vraiment une âme ici…”
Comment évoluent les librairies, d’après vous ?
“C’est un métier qui a changé, il n’y a plus les mêmes outils de travail. À l’époque, on faisait tout à la main, aujourd’hui, on a l’informatique. Il faut dire que c’est super pratique.
Par contre ce que je regrette, c’est que maintenant la plupart des libraires n’ont plus de stock, ou peu. Toutes ont plus ou moins les mêmes propositions.
Après, il y a quand même quelques petites structures indépendantes qui se démarquent et qui affichent des choix. Mais souvent on retrouve les mêmes titres un peu partout.”
Des projets ?
“Nous organisons différents événements régulièrement ! Le 30 avril, à partir de 16 h, on accueillera Marc Corbel. Il remettra son livre Corps en terre aux lecteurs.
Pendant le Festival de Cannes, l’actrice Juliette Tresanini viendra aussi dédicacer son livre Ces phrases qui changent la vie.”
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