Newsletter gratuite
« Ils font Nice » : chaque semaine, nos figures locales mises en vedette dans Nice-Presse
Depuis soixante-ans, Eliane Durand participe au Carnaval de Nice. Aujourd'hui encore, elle confectionne les costumes des grosses têtes réalisés par les membres de sa famille.
Nice-Presse : comment êtes-vous arrivée dans ce milieu ?
Eliane Durand : "J'ai commencé à aller au Carnaval à quatorze ans. À vingt-deux, j'ai épousé un carnavalier… Je suis devenue couturière pour son char.
La première année, j'ai n'ai fait qu'un seul costume. J'étais un peu à l'épreuve. Rapidement, j'ai réalisé les tenues pour la totalité du char et des personnes qui étaient dessus !

Je me souviens bien de ces débuts. C'était vraiment amusant. On dansait, on sautait… C'était très festif ! Au final, avec tous les carnavaliers, on était une grande bande de copains qui se retrouvait chaque année."
Pour vous, c'est une histoire de famille ?
"Oui ! Il y avait mon beau-père, mon mari, mon fils, et maintenant les petits-enfants nous ont rejoints… Nous sommes quatre générations à travailler pour le Carnaval ! On réalise des grosses têtes. Cette année, on en a fabriqué trente-six. D'ailleurs, c'est l'artiste César Malfi qui les a peintes.

Moi, je m'occupe de leur habillement, mais je peux aussi aider pour la fabrication et donner mon avis.
Pour cette édition, le thème est le 'Roi des Animaux', j'ai donc habillé les grosses têtes de fourrure au niveau du visage et des mains, mais j'ai aussi fait des costumes. C'est important pour un Carnaval ! Il faut que ça soit festif !"
Vos meilleurs souvenirs ?
"Il y en a tellement ! Quand on préparait des crêpes et qu'on allait les distribuer dans la foule… On cuisinait à la maison, je me revois faire des piles énormes… C'était tellement convivial !
Il y aussi les gueuletons que l'on faisait tous ensemble avant de commencer les corsi. Le maire de l'époque, Jacques Médecin, passait ! C'est de très bons souvenirs."

Quelle évolution avez-vous pu constater ?
"Il y a des bonnes choses. On a fait des progrès dans la construction. Par exemple, on peut sortir par temps de pluie parce que c'est de la fibre… Tout ça, c'est très bien.
Mais ce qui est un peu dommage, c'est que désormais, cette manifestation ressemble plus à une parade qu'à un véritable carnaval… Il n'y a plus ce côté 'intempestif' où les gens venaient dans la foule, se mêlaient aux chars, et bousculaient les grosses têtes… C'est différent.
Après, on sait que la mairie fait au mieux au niveau de l'organisation."
Où vous voyez-vous dans quelques années ?
"Toujours au Carnaval de Nice, ça c'est sûr ! Je ne lâche pas l'affaire, pour moi c'est une véritable passion. Et la relève est assurée."
Elles et ils font Nice :
- Tom Obry, créateur de Nicestorique : « l’histoire de notre ville est incroyable »
- « Chez les Garçons, c’est familial et vintage !»