C'est une étude très intéressante qui a été dévoilée le 11 février. En 2015, les Nations unies ont fixé dix-sept objectifs pour un développement durable de tous les États membres : ils peuvent être rattachés à des ambitions sociales, environnementales et économiques. L'INSEE se propose de dresser un point d'étape pour chaque région régulièrement.
Au regard de la vingtaine de recommandations de l'ONU, la Provence-Alpes-Côte d’Azur "se positionne de façon variable par rapport au reste de la France" lit-on dans le rapport. "Sur le plan social, la population bénéficie notamment d’un bon accès aux soins. Le constat est plus mitigé en matière d’éducation et de logement".
Social et santé
Social & inégalités. L’économie régionale conjugue "un PIB par habitant élevé" avec "un haut niveau de chômage et des inégalités de répartition des revenus importantes".
En matière d’inégalités entre les sexes, "les résultats régionaux sont contrastés". L’écart de taux d’emploi entre les femmes et les hommes est supérieur à la moyenne métropolitaine (-9 points contre -7 points).
En revanche, les écarts entre la part de travail à temps partiel des hommes et celle des femmes "sont plus faibles qu’ailleurs", de même que les différences de salaire horaire moyen, à catégorie d’emploi donnée.
"Le PIB par habitant de la région arrive au deuxième rang de France de province, après celui d’Auvergne-Rhône-Alpes" INSEE
Les dépenses de recherche rapportées au PIB, encore en retrait au début des années 2010, "ont fortement progressé": en 2015, elles sont supérieures au niveau du reste de la province.
Cette création de richesse et cet investissement dans la recherche se conjuguent avec un taux de chômage élevé et une insertion professionnelle des jeunes "particulièrement difficile". De façon générale, le développement économique de la région se traduit par une distribution des revenus "plus inégalitaire" que dans les autres régions.
En 2017, le rapport interdécile des niveaux de vie — l'écart entre les plus riches et les plus pauvres — reste le plus élevé des régions de province (3,6). À Nice et Cannes par exemple, ces inégalités de répartition sont particulièrement fortes avec un rapport qui dépasse 4.
Santé. Un bon point, l'offre de soins : "en médecine générale comme spécialisée, la région apparaît bien placée". Les indicateurs d’accessibilité à la médecine générale libérale sont favorables, notamment dans les zones urbanisées, comme les métropoles d’Aix-Marseille, de Toulon et de Nice.
Attention, elle est en revanche "plus fragile" dans plusieurs communes, notamment, de l’arrière-pays niçois.
Enseignement
Concernant "l’accès à une éducation de qualité", la région se distingue par un nombre important et croissant de jeunes de 16-17 ans en difficulté de lecture (11,7% en 2017, +2,8 point par rapport à 2009), note toujours l'INSEE.
La part des 20-24 ans qui ont quitté sans diplôme le système éducatif est elle aussi élevée (19%, contre 17% en France métropolitaine). "L’écart sur ce plan avec le niveau national s’est toutefois légèrement réduit en dix ans" apprend-on.
Logement
Avec une majorité de sa population concentrée sur la bande littorale, la région "pâtit du plus fort taux de suroccupation des logements observé en province" (13% en 2017 contre 7% en France de province). Peu de progrès, et moins que dans les régions voisines en dix ans.
Sans surprise, la part des logements sociaux "demeure inférieure à la moyenne de France métropolitaine" (13,6% contre 17,0%), même si l’écart s’est "légèrement réduit" entre 2012 et 2018 (- 0,3 point).
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Planète
D’un point de vue environnemental, "le niveau des émissions de gaz à effet de serre demeure élevé, notamment en raison des activités industrielles et énergétiques de la zone de l’étang de Berre (à l'ouest de Marseille, NDLR)".
Dans la région, l'INSEE épingle une "valorisation des déchets (pas assez) développée".
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Les émissions de gaz à effet de serre sont "légèrement plus élevées" en Provence-Alpes-Côte d’Azur qu’ailleurs en France : 8,4 tonnes d’équivalent CO2 par habitant contre 8,2 en 2016.
Les activités industrielles particulièrement émettrices se retrouvent dans les Bouches-du-Rhône, comme l'illustre ce graphique sur les activités industrielles "les plus émettrices de GES":

Les transports "jouent un rôle comparable à celui observé" dans les autres régions alors que les secteurs tertiaires et résidentiels sont "un peu moins émetteurs".
Dans la plupart des départements de la région, les activités agricoles contribuent notablement peu aux émissions : la Paca "se singularise par ailleurs par la part très élevée de l’agriculture biologique". En 2018, cela concerne 26% de la surface agricole utilisée contre 8% en moyenne.
Dans notre région, la production de déchets ménagers est plus importante qu’au niveau national. Comment l'expliquer ? "Par la fréquentation touristique", mais aussi "par la collecte, en bien plus grande quantité qu’ailleurs, de déchets issus des activités économiques (commerces, petites entreprises, administrations…) par le service public normalement dédié aux déchets ménagers".
Mauvais point : ces déchets ménagers sont "moins valorisés qu’ailleurs": 35% en Provence-Alpes-Côte d’Azur contre 45% en France métropolitaine en 2017.