Info Nice-Presse - La saga de la statue de Jeanne d'Arc continue, avec un nouveau rebondissement. Se basant sur un "désaccord juridique", le vice-président Anthony Borré annonce à Nice-Presse que la Métropole refuse de retirer l'effigie, malgré l'ordre écrit du préfet faisant suite à une décision du Tribunal administratif.
"Nous, je vous le dis, nous ne procéderons pas du tout au démontage de la sculpture de Jeanne d'Arc" récemment installée au quartier de la Libération, annonce Anthony Borré à Nice-Presse ce vendredi 31 janvier. "Ce n'est pas la solution et je ne vois pas d'urgence. Un appel est en cours. Les avocats que nous avons consultés n'interprètent pas la décision de justice de la même façon que le fait la préfecture. Rien n'indique qu'il faudrait que nous la retirions".
Le préfet Hugues Moutouh a déjà assuré l'inverse à plusieurs reprises. Cette semaine, il soutenait encore devant la presse locale "faire confiance à la Métropole Nice Côte d'Azur pour appliquer la décision de justice". Tout en soulignant bien que "la question se poserait" de faire retirer par ses services la sculpture si ceux de la collectivité présidée par Christian Estrosi s'y refusaient.
En tout état de cause, "même si rien ne l'y oblige", le représentant de l'Etat a notifié cette consigne par écrit à la Régie des Parcs d'Azur, un satellite de la Métropole qui passait commande l'an passé à l'Atelier Missor pour la confection de l'oeuvre. Le délai raisonnable d'application serait encore en cours. Mais las, courrier ou non, "nous n'appliquerons pas cette consigne puisque, sur la base de ce désaccord juridique, nous estimons ne pas y être obligés".
"Ce qui est sage pour tout le monde, c'est d'attendre la décision d'appel"
Et si la préfecture envoyait les forces de l'ordre à Nice-Nord ? "Et si le préfet mobilisait plutôt les policiers contre les délinquants, les dealers, les individus alcoolisés de la Place Garibaldi, plutôt que contre Sainte Jeanne d'Arc ?" s'agace, dans nos colonnes, Anthony Borré.
"C'est ici la simple application des règles de droit, c'est ce qui nous guide. Et nous sommes disposés à ouvrir un dialogue avec la préfecture, parce que c'est toujours la bonne solution. Ce qui est sage pour tout le monde, c'est maintenant d'attendre la décision d'appel".
En première instance, donnant tort au juge des référés, le Tribunal administratif avait estimé que le marché passé entre la régie gérant les parkings niçois et l'Atelier Missor était entachée "d'un vice d'une particulière gravité", puisqu'aucune mise en concurrence n'avait été prévue.
Conséquence de quoi, la procédure a été cassée et les artisans vont devoir rembourser les 170.000 euros HT perçus, bien qu'ils se déclarent "au bord de la faillite".
En parallèle, le signalement au Parquet de ce même marché par un conseiller municipal d'opposition, Jean-Christophe Picard, a entraîné l'ouverture d'une enquête par le Procureur de la République. Une perquisition était d'ailleurs menée au siège de la RPA cette semaine. Organisme public qui "dément la moindre illégalité".