En octobre 2024, une statue de Jeanne d'Arc était inaugurée au Nord de Nice. Depuis, le vent de la polémique ne cesse de souffler.
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Elle avait plutôt séduit les Niçois et les Niçoises. En octobre 2024, une grande statue de Jeanne d'Arc avait été dévoilée dans le Nord de la ville, au sein du nouveau jardin éponyme. On y voit la Pucelle d'Orléans en majesté, à cheval et tenant son épée telle une croix catholique.
Trois mois plus tard, cette inauguration en grande pompe n'est plus qu'un souvenir. En ce début d'année, elle a suscité une vive prise de bec entre le maire, Christian Estrosi, et le préfet, Hugues Moutouh.
La statue doit être déboulonnée…
En 2024, la préfecture avait signalé au Tribunal administratif cette commande passée sans publicité ni mise en concurrence, allant selon lui à l'encontre des règles d’attribution des marchés publics.
C'est la régie des Parcs d'Azur (RPA), satellite de la Métropole niçoise chargée des parkings, qui s'était chargée de trouver un accord avec l'Atelier Missor, un collectif d’artistes alors basé dans la capitale maralpine. Le verdict rendu le 15 janvier a donné raison à la Préfecture, ce qui devrait impliquer le démantèlement de l'œuvre de 4,50 mètres de hauteur et pesant 9 tonnes.
Il est aussi question que le prestataire rembourse les sommes versées, soit 170.000 euros hors taxes. De son côté, Parcs d'Azur a annoncé avoir fait appel de cette décision.
…mais la mairie s'y refuse
Pour ajouter un épisode à la saga, la police judiciaire a mené mardi matin une perquisition au siège de la régie métropolitaine. Le Procureur de la République avait en effet choisi d'ouvrir une enquête suite à un signalement distinct, cette fois rédigé l'année dernière par l'élu écologiste Jean-Christophe Picard et transmis au Parquet.
La RPA "conteste l'existence de toute infraction" et veut "s'assurer du maintien de la statue de Jeanne d'Arc sur son site d'installation".
D'un autre côté, l'Atelier Missor a informé samedi dernier connaître de graves problèmes financiers. Après cinq années d'existence, il va "faire faillite", comme il l'a partagé sur son compte X, anciennement Twitter.
Pour maintenir l'effigie en place, une cagnotte a été lancée par l'ancien adjoint à la culture de Nice, André Barthe, qui a initié le mouvement avec Joachim Murat, l'un des descendants du fameux prince de France et roi de Naples sous Napoléon Ier. 27.000 euros sur les 170.000 espérés ont été levés à date.
Notre atelier va faire faillite.
— Atelier Missor (@AtelierMissor_) January 25, 2025
Après 5 ans à tout donner, pour que notre atelier de sculpture réussisse sa mission de réenchanter notre monde gris, nos ennemis auront réussit à être les témoins de notre mort.
Déjà, comment imaginer qu'un atelier de sculpture puisse avoir… pic.twitter.com/hqH0C59z1m
La commune de Mátészalka candidate pour l'accueillir
Quant à la sculpture, si elle devait être ôtée de son assise actuelle, elle pourrait se retrouver… en Hongrie. Ainsi que l'a relayé le Daily News Hungary lundi 27 janvier, la ville de Mátészalka se propose de la recevoir. De quoi relancer, s'il le fallait, ce feuilleton niçois !