Depuis le 7 février 2022 un nouveau zonage des médecins a été effectué dans la Région Sud. Au total, 56% de la population vit dans des secteurs considérées comme "sous-denses". Les Alpes-Maritimes sont en souffrance.
Les chiffres sont plus inquiétants. En ce début 2022, le zonage des médecins a été refondé à l'échelle de la Provence-Alpes-Côte d'Azur. Cette démarche permet de repérer les territoires où l'offre médicale est insuffisante.
Deux espaces géographiques se distinguent :
- les zones d’intervention prioritaire (ZIP), identifiée comme les plus fragiles. Elles concernent désormais 15.9% de la population de la région contre 3.8% dans l’ancien zonage.
- les zones d’action complémentaire (ZAC) où résident 40.2% de la population contre 36.9% dans l’ancien zonage.
Au total, 56% des habitants de la Région Sud Paca vivent dans une zone sous-dense. Selon la cartographie établie par l'Agence Régionale de Santé (ARS), les ZIP, colorées en bleu, couvrent une large partie des Alpes-Maritimes.
Des politiques à toutes les échelles
Les déserts médicaux, le conseil départemental des Alpes-Maritimes en a fait un cheval de bataille.
"Comment garder nos médecins dans le Moyen et le Haut-pays ? En renforçant les pôles de santé" indiquait en décembre dernier à Nice-Presse Charles-Ange Ginésy, président du Département.
"La réhabilitation des hôpitaux ruraux, que ce soit à Tende, à Roquebillière ou à Puget-Théniers" est un axe de travail, mais l'intérêt financier des jeunes praticiens est également pris en compte : "Nous avons également voté un coup de pouce de 5.000 euros accordés à celles et ceux qui veulent s’installer en montagne."
Le 20 mai le Département présentait également le futur centre de lutte contre le cancer Axel-Kahn prévu à Nice pour 2023. Une structure qui "n’existe nulle part en France, si ce n’est dans les Alpes-Maritimes".
L'occasion également de rappeler la réalisation du "plan 2028 qui œuvre sur la lutte contre les déserts médicaux".
Du côté de la Métropole Nice Côte d'Azur les chantiers s'activent également avec la création de maisons de santé dans les quartiers.
Christian Estrosi l'annonçait dans nos colonnes en janvier 2022 : "Il y aura deux 'équipements totems' dans des quartiers vulnérables : à Pont Michel/route de Turin, et le deuxième rue de Villeneuve, en 2024 (vers la gare Thiers, ndlr)."
"J’en veux une à l’Est, à l’Ouest, une à Las Planas en 2026, sans doute aussi dans le centre, dans le secteur Gare du Sud."
A l'échelle de la Région Sud, 710 millions d’euros ont été débloqués pour les 6 années à venir. Une coquette somme notamment dédiée à l’implantation de maisons régionales de santé, disposées dans les zones principalement rurales.
Pour l’heure, 87 de ces structures ont vu le jour, dont une dizaine dans les Alpes-Maritimes.