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>> Mise à jour : Nice : l'adjoint Gaël Nofri sur la sellette ?
>> MAJ 2 : Tensions dans l'équipe municipale de Christian Estrosi
Il a bousculé le marigot en annonçant sur BFM Nice son intention de se présenter aux législatives dans la 3e circo des Alpes-Maritimes. Plusieurs membres du conseil municipal sont pourtant sur les rangs… mais Gaël Nofri, adjoint au maire chargé de la Circulation, n'a pas voulu attendre un éventuel feu vert de Christian Estrosi. Lequel a annoncé sa "convocation" la semaine prochaine.
NICE-PRESSE. Vous avez évoqué votre envie de vous présenter aux prochaines élections législatives dans la 3e circonscription. Pourquoi ?
Gaël Nofri : J'ai déjà été candidat dans cette circonscription (en 2012, sous l'étiquette "Bleu Marine", ndlr) que je connais bien, j'y habite. Ce territoire est une micro-société française, avec des quartiers en difficulté, d'autres qui ont une activité économique intense… Mes missions d'adjoint à la Ville de Nice m'ont également permis d'être énormément sur le terrain, en proximité, depuis des années. Je suis légitime.
C'est une circonscription de droite : les centristes qui gagnaient n'ont bénéficié que de l'affrontement avec le FN/RN (Rudy Salles, puis Cédric Roussel, ndlr). Elle est confrontée aux problématiques majeures de notre temps : l'insécurité, l'assimilation, l'immigration, le maintien des activités économiques, du commerce de proximité…
De grands projets ont été lancés sur les mobilités, votre délégation a été élargie dans ce nouveau mandat… Vous n'abandonnez pas un peu trop vite vos dossiers ?
Les cimetières sont pleins de gens irremplaçables. Et être député permet de peser à d'autres échelles.
On sait que plusieurs de vos collègues adjoints songent également à se présenter, et que tous attendaient l'arbitrage du maire Christian Estrosi pour se lancer. Vous leur grillez la politesse, non ?
Je suis en phase avec cette circonscription et je pense qu'il y a une possibilité de victoire. Je n'ai pas encore dit que je serai candidat, je dis que je le souhaite.
Je n'ai pas le soutien de Christian Estrosi, je ne lui ai pas demandé. Sur les projets niçois, il y a un pacte de majorité. Après, j'ai ma liberté au niveau national.
Avec quelle étiquette ?
Divers droite, droite.… ça n'a pas d'importance. Je suis plutôt dans la tendance souverainiste des Républicains, comme Julien Aubert (député LR du Vaucluse, ndlr).
Que comptez-vous porter ?
Un discours ferme : sur la sécurité, la souveraineté, la défense de la Nation, la restauration de l'autorité de l'État, et j'y tiens, d'assimilation.
Vous parlez d'éviter un risque LREM aux législatives. Et si votre collègue l'adjoint Graig Monetti souhaitait se présenter ?
Cette phrase ne lui était pas destinée. J'ai du respect pour Graig Monetti. On peut être un très bon élu local, et avoir des divergences au niveau national.
Mais je ne me sens pas obligé de m'aligner sur la vision que les uns, ou les autres, peuvent avoir sur la politique nationale.
Je ne me reconnais pas dans Emmanuel Macron quand il dit que la présence française en Algérie a été un crime contre l'humanité, qu'il tend à communautariser la politique nationale, ou encore quand, sur les politiques migratoires, il laisse 900.000 immigrés en situation irrégulière sur le territoire français.
"Si on considère que l'on doit taire le débat dans une équipe municipale plurielle, on fait monter l'abstention, les extrêmes et l'incompréhension de la population"
Gaël Nofri, adjoint de Christian Estrosi
Vous dites qu'il y aurait un "vrai engouement pour Éric Zemmour dans les rues de Nice". Basé sur quoi ?
Il n'est pas soutenu qu'à Nice, puisqu'il est à 13% dans les sondages. Les Niçois que nous avons croisés sont allés vers lui parce qu'ils ont le sentiment qu'il traduit la réalité qu'ils ressentent. Sans être forcément d'accord sur tout.
Avec la pensée unique, pendant des décennies, nous n'avons pas parlé des vraies préoccupations des gens. Et notamment de la submersion migratoire, qui pose déjà problème et qui va s'aggraver.
Ce n'est pas un hasard s'il a débuté sa tournée à Nice, juste après Toulon. Comment l'explique-t-on ?
On est sur terre de Méditerranée, qui est confrontée aux problèmes de l'immigration. Trop d'impasses ont causé un sentiment de désespérance.
Éric Ciotti a dit qu'il pourrait voter Zemmour. Et vous, vous sentez-vous proche d'Éric Ciotti ?
J'ai beaucoup de points de vue communs au niveau national avec Éric Ciotti, c'est évident. Comme d'autres élus de la majorité municipale, je partage un certain nombre de ses constats.
Avez-vous une position à part dans la majorité municipale ? On vous entend beaucoup, et vous marquez vos différences…
Ce n'est pas nouveau. Le maire ne m'a jamais demandé d'hypothéquer ma liberté et je n'ai pas l'intention de le faire. Cette liberté n'a de sens que si on peut l'utiliser : j'ai bien l'intention d'en jouir à plein.
Propos recueillis par Clément Avarguès le 28/09/21