Le Département s'est proposé de racheter le bâtiment pour y ouvrir, notamment, un "campus du climat", mais il se réserve encore du temps pour "présenter son projet définitif". De son côté, la mairie dit s'inquiéter de possibles dérives "climatosceptiques".
La fin d'un long feuilleton ? Sur les hauteurs de Nice, la municipalité détient l'abbaye de Roseland - qui n'en est pas réellement une - sans savoir qu'en faire, depuis des années. Pour éviter que des promoteurs mettent la main dessus, le Conseil départemental des Alpes-Maritimes s'était porté candidat, voici quelques mois, à un rachat. Snobé dans un premier temps par la Ville, qui a fini par accepter. Le principe de la cession était voté mercredi 18 décembre.
Ainsi, lauréat de l'appel à manifestation d'intérêt, le CD06 va pouvoir acquérir le site pour quatre millions d'euros, en vue d'en faire un "Institut du climat". Sollicitée hier, la collectivité a répondu qu'elle était toutefois encore en attente d'une "confirmation", "et de la concrétisation de l'acte de propriété. Ce n'est qu'à partir de ce moment-là que nous communiquerons sur notre projet définitif".
"Nous serons particulièrement attentifs" promet Pierre Fiori, l'élu chargé des biens communaux. "D'autant qu'Eric Ciotti (numéro 2 du Département, NDLR) a fait sienne les thèses climatosceptiques de Marine Le Pen et de Donald Trump (…) Nous serons vigilants sur le respect de ce lieu et sur son rôle de service public et de protection climatique".
Un "campus du climat"
Après 2023, devant le jury, le Conseil départemental avait présenté un projet immobilier composé : "d'un espace d’exposition et de diffusion, à destination du public scolaire et du grand public ; Un espace « campus » dédié à la recherche sur le climat, offrant un lieu de résidence pour scientifiques ; Un autre centré sur la communication et l’histoire du site".
Rappelons que l’abbaye de Roseland et ses jardins sont classés aux Monuments historiques depuis 1996. La propriété, implantée sur un terrain arboré de 8 200 mètres carrés, est composée d’un bâtiment principal exploitable sur trois niveaux, de dépendances attenantes, d’un cloître et d’une chapelle sur la terrasse supérieure. Cette demeure d’exception, propriété de la Ville depuis 1971, nécessite de lourds travaux de réhabilitation et de mise aux normes.