Les infractions pour outrages sexistes ont progressé en 2022 dans l’Hexagone. Le Sud-Est du pays n’est pas épargné par ce phénomène, qui a toutefois augmenté plus modérément l’année passée.
Avant d’entrer dans les détails des chiffres en France, il faut d’abord préciser que les outrages sexistes (insultes misogynes, commentaires sur la tenue, sifflements dans la rue…) sont des contraventions de 4e ou 5e classe. Ils portent "atteinte à la dignité ou créent une situation intimidante, hostile ou offensante imposée à une personne", selon la définition du ministère de l’Intérieur.
Ajoutons sur le plan juridique que ces faits peuvent entraîner des sanctions allant jusqu’à une amende de 750 euros et la possibilité de verbalisation par procès-verbal électronique.
Voilà pour le contexte. Pour ce qui est des statistiques, on peut déjà constater que ces offenses liées au genre suivent depuis de nombreuses années une progression certaine (à mettre en corrélation évidemment avec la libération et la plus grande écoute de la parole). Elles sont recensées depuis août 2018 et la promulgation d’une loi spécifique pour ces actes.
+22 % de faits en 2022
Ainsi, en 2019, 899 outrages sexistes ont été enregistrés, un total grimpant à 2 765 pour 2022. Mais si une progression de 22 % a été relevée sur la dernière année écoulée, cela reste inférieur à l’inflation observée en 2021 (+62 %, 2 271).
Au sujet du profil des personnes visées, notons, d’après le périmètre restreint de la police nationale, que les victimes sont principalement des femmes (91 %) âgées de moins de 30 ans (61 %). Pour les mis en cause, il s’agit généralement d’hommes (97 %) entre 18 et 45 ans (69 %) et de nationalité française (75 %).
Maintenant, si nous analysons les résultats collectivité par collectivité, on peut déjà voir que la Région Sud est légèrement sous la moyenne nationale avec un taux de 2 pour 1 000 habitants, contre 2,2 dans l’Hexagone. Cela nous donne 127 infractions par an entre août 2018 et décembre 2022.
128 outrages recensés depuis 2018 dans les Alpes-Maritimes
"On en dénombre 20 par an en moyenne dans le Var, 26 dans les Alpes-Maritimes, 38 dans les Bouches-du-Rhône"
Pour ce qui est des départements de Provence-Alpes-Côte d’Azur, les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes sont logiquement les plus concernées si on parle des chiffres bruts (respectivement 189 et 128 infractions en cinq ans, soit des moyennes annuelles de 38 et 26), mais ils n’ont pas pour autant le taux le plus élevé.
Avec 3,1 outrages pour 1 000 résidents, les Hautes-Alpes font partie des territoires les plus touchés par ces affronts. En France, seuls le Loiret (14,8), Paris (9,2) et la Sarthe (3,7) ont un moins bon rapport entre leur population et le nombre de faits.
Ces actes ne sont pas toujours signalés
A titre de comparaison, les Alpes-Maritimes et les Bouches-du-Rhône sont à 2,3 et 1,8 pour 1 000 administrés. Le Vaucluse est lui à 1,9, tandis que les Alpes-de-Haute-Provence et le Var sont également à 1,8.
Précisons toutefois que les actes "sexistes enregistrés par la police et la gendarmerie nationales ne représentent qu’une partie des violences contre les femmes dans l’espace public", comme l’explique le ministère de l’Intérieur. D’ailleurs, ils ne font pas toujours l’objet d’un signalement auprès des forces de l’ordre. Les statistiques du gouvernement sont donc forcément parcellaires et ne donnent qu’une idée générale de la situation en France.