Selon une étude menée par SeLoger, de plus en plus de logements trop énergivores e retrouvent mis à la vente par leurs propriétaires. Une manière de renoncer aux travaux de rénovation qui s'imposent pourtant.
Il reste peu de temps pour améliorer la condition énergétique des logements mis à la location. En 2025, exit les biens étiquetés "G". Une date poussée à 2028 pour les critères "F" et 2034 pour les "E".
Au-delà de ces dates butoirs fixées par la loi Climat et Résilience, les propriétaires ne pourront plus louer leurs maisons ou appartements.
Rénover mais à quel prix ?
Solution donc pour régler le problème : effectuer des travaux de rénovation énergétique.
Mais les sommes réclamées sont importantes. Il faut environ 50.000 euros pour passer d'une classification "G" à "D".
Denis Morra, président de l'entreprise de diagnostic AC Environnement, explique : "Pour faire passer un logement de la classe G à D, afin d’être en capacité de le louer après 2034, il faut a minima changer le système de chauffage, faire réaliser une isolation extérieure, changer les menuiseries."
Face à de tels investissements, il va y avoir deux types de comportements selon Olivier Colcombet, président du réseau immobilier Optimhome : "D’un côté, les propriétaires qui mettront leur logement en vente, de crainte de ne pas réussir à financer les travaux. De l’autre, ceux qui y verront une opportunité d’améliorer leur bien".
La forte demande auprès des entreprises dédiées à la rénovation pourrait faire augmenter les prix des travaux. "Tout le monde aura la même date en tête, alors que la main d’œuvre est limitée" souligne Olivier Colcombet.
Vendre plutôt que rénover
Pour échapper aux frais, nombreux sont les propriétaires à se résigner et vendre leurs biens.
Un phénomène qui s'accélère selon les données de SeLoger. Sur 40 villes étudiées, 23 enregistrent une forte progression dans le domaine.
Palme d'or pour Rennes avec +74% de passoires énergétiques mises sur le marché de l'immobilier en un an. Viennent ensuite Paris (+72%) et Nantes (+70%).
A Nice la progression est contenue avec +14% de logements étiquetés "E", "F" et "G" mis en vente. La cité azuréenne se place derrière Lyon (+43%), Bordeaux (+27%) mais devant Marseille (+12%).
Des aides pour épauler
Pour aider les propriétaires dans leur démarche, le gouvernement a mis en place Ma Prime Rénov'. Un soutien financier calculé en fonction des revenus et du gain écologique des travaux.
Ce dispositif lancé le 1er janvier 2020 est accessible à l'ensemble des propriétaires, et ce quels que soient les revenus, qu'ils occupent leur logement ou qu'ils le mettent en location.
Pour avoir toutes les clés en main et déposer son dossier, il suffit de se rendre sur le site economie.gouv.fr.
A Nice, environ 14.000 logements sont classés G et F. Pour cela la mairie a mis en place une aide plafonnée à 4.000 euros pour la réalisation d'un diagnostic énergétique.
L'aide de 2.000 euros dédiée à se débarrasser de sa chaudière au fioul pour un système plus vertueux passera à 4.000 euro en 2022.
Le 10 novembre dernier, le conseil départemental a dévoilé son plan Confort Energie 06. Au programme, jusqu'à 700 euros seront versés pour un diagnostic énergétique et 11.200 euros maximum pourront être alloués pour la rénovation.