INTERVIEW. Alors que le mois des fiertés lesbiennes, gays, bis et trans s'achève, l'adjointe au maire Maty Diouf fait un point dans Nice-Presse sur son action pour les Azuréens LGBT.
En mai dernier, notre article "Nice, paradis pour les LGBT" a été vertement critiqué sur Twitter, notamment par des militants associatifs. Vous comprenez que notre ville ne soit pas encore considérée par certains comme réellement "gay-friendly"?
Je l'entends, et j'en suis désespérée. Certains clichés perdurent, beaucoup de choses restent à faire. Mais sincèrement, je ne le comprends pas. À l'extérieur de Nice, je sais que l'on nous voit comme un exemple. Le dernier forum LGBT avec l'animateur Christophe Beaugrand s'est organisé à Nice. C'est un symbole.
Alors comme le dit l'Office de tourisme, nous serions une "ville arc-en-ciel"?
Évidemment. Nous sommes l'une des communes de France qui accueille le plus de LGBTQ. Et au-delà, je veux rendre hommage à toute la diversité des couleurs et des populations de la ville de Nice.
Comment travaillez-vous, les élus, avec le Centre LGBT ?
On ne se contente pas de dénoncer l'homophobie, les LGBTphotbies, en s'indignant dans des communiqués. Nous combattons tous les jours. En 2008, le maire Christian Estrosi a souhaité écouter les attentes de cette "communauté", pour ne laisser personne au bord du chemin. Nous avons trouvé des locaux, organisé un grand maillage, monté des évènements… Cela fait dix ans que la mairie travaille avec le Centre, avec une relation de grande qualité.
Une autre association arrive en ville…
Oui, le MAG Jeunes LGBT. Une subvention sera votée lors du prochain conseil municipal. Elle s'adressera en priorité aux jeunes, avec des interventions dans les écoles, collèges et lycées. Les associations travailleront ensemble, dans une optique de partage de compétences.
Vous, les élus, vous ne montrez pas toujours l'exemple : certains de vos collègues adjoints de la majorité refusaient en 2018 encore de célébrer des mariages gays, l'opposition vote contre les subventions aux assos LGBT…
On ne désespère pas, il ne faut rien lâcher. Chacun ses convictions — je combats celles-ci — mais je ne m'attarde pas sur ça. Nous avons été élus sur un programme d'égalité et de valeurs républicaines. Ces promesses, nous les appliquons. Toute la ville est engagée. L'OGC Nice, par exemple, a fait du chemin, devenant un véritable moteur sur le sujet.
Au niveau du droit des femmes, qu'avez-vous dans vos cartons pour les mois à venir ?
À la rentrée, nous allons réunir un village d'associations sur cette thématique. Le 25 novembre, il y aura la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, nous allons proposer une belle variété d'évènements.
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