Un an avant le lancement de la campagne des prochaines élections municipales, deux sondages placent le socialiste Patrick Allemand comme l'une des figures de l'opposition parmi les plus connues, et les plus appréciées des Niçois. Suffisamment pour prétendre déloger Christian Estrosi, dont la popularité atteint les 60% ?
Nice-Presse : Que reste-t-il de la gauche à Nice, un an avant cette course vers la mairie ?
Il reste un vaste chantier de reconstruction que nous devons mener tous ensemble. Les candidats du Nouveau Front Populaire ont obtenu des résultats plus qu'honorables lors des dernières législatives. Je partage également plusieurs des actions menées par les trois élus écologistes au conseil municipal. Mais il faut reconnaître qu'ils n'ont pas imprimé dans l'opinion. Les deux sondages publiés sont plutôt flatteurs pour moi. Un Niçois sur deux me connaît, et 42% verraient en moi un "bon maire". Cela témoigne d'une réelle implantation.
Vous souhaitez donc être la tête de liste ?
Cette question est prématurée, mais je compte être utile. Je suis candidat à la candidature, disons. Je poursuis un travail de terrain, à la rencontre des associations, des riverains, des entreprises.
Les formations de gauche sont-elles réellement en capacité de se retrouver autour d'une même table ?
Ce n'est pas encore arrivé, mais il y a bien des discussions entre formations. En 2026, notre force, ce sera le rassemblement. Et la faiblesse de la droite, déjà délabrée, ce sera la désunion. Si Eric Ciotti se présente réellement contre Christian Estrosi, nous avons de vraies chances. À gauche, les divisions ne sont pas insurmontables.
Plus de 70% des sondés saluent le travail de l'actuelle municipalité. Ça ne vous décourage pas ?
Christian Estrosi est plus populaire dans les sondages que dans la rue. J'observe un décalage assez fort ! Il y a du mécontentement, à cause de la démolition du Palais Acropolis et de la hausse de la taxe foncière.
D'anciens socialistes sont aujourd'hui dans son équipe. Il n'a pas tenté de vous débaucher ?
Si, mais en 2008, avec un poste à responsabilités. J'ai refusé et ça ne changera pas.
Que retenez-vous de positif, et de négatif, sur le mandat en cours ?
Je mets à son crédit le développement des pistes cyclables. Certaines terminent, en dépit du bon sens, par une impasse, mais le plan vélo témoigne d'une volonté. En négatif, son incohérence sur les grands chantiers. Il va faire démolir par la Région le lycée Apollinaire parce qu'il serait menacé par le Paillon, alors qu'il prolonge par-dessus, avec un pognon fou, la coulée verte. Il rase le Palais Acropolis et doit donc aménager en catastrophe un centre des congrès au port pour accueillir l'ONU. Une structure provisoire dont on ne comprend rien du financement !
Les 3 priorités dont aurait besoin cette ville ?
Le logement en un, puisque les difficultés éprouvées par les Niçois sont immenses. Son corollaire, le sujet des transports, sur lequel nous sommes très en retard. Puis la sécurité : n'attendons pas de devenir Marseille ! Je pense aussi que la ville, main dans la main avec le Département, devrait en faire bien davantage pour les seniors. Les équipements pour le 4e âge sont insuffisants.
Croyez-vous qu'Eric Ciotti aurait des chances de l'emporter ?
S'il ne se lance pas, il est fini. Mais il n'y a pas tellement de dynamique autour de lui. Il divise. Et son accord avec Marine Le Pen ne lui a pas apporté grand chose.
Pensez-vous qu'il soit réellement d'extrême droite ?
De droite extrême, à tout le moins. Il s'est construit cette image. Mais Eric Ciotti noue surtout des alliances d'opportunité…
Le Nouveau Front Populaire fait souvent polémique à cause de sa branche radicale et des ambiguïtés des Insoumis. Etes-vous gênés par les positions du NFP ?
Je suis gêné par cette étiquette de l'antisémitisme, par certaines sorties de route de Jean-Luc Mélenchon.
Comptez-vous fixer des lignes rouges, en refusant d'intégrer à une liste municipale certains radicaux ?
Les décisions seront collégiales.
En cas de triangulaire, Patrick Allemand a toutes ses chances, sa carrière politique en fait foi, 1er Vice-président à la région pendant 18 ans, conseiller municipal d'opposition de tous les maires de Nice depuis des décennies, c'est un fin politologue, un homme de terrain, un homme de dialogue, de concertation cherchant toujours le Mieux Vivre Ensemble, un vrai Humaniste de Gauche. Il est ouvert à toutes les Niçoises et Niçois de naissance ou de cœur, il est Président de NICE au Cœur depuis plusieurs années, il connaît Nice comme sa poche (il a d'ailleurs écrit un livre sur les différents quartiers de Nice où… Lire la suite »