Le candidat de la majorité présidentielle dans la circonscription star des Alpes-Maritimes, la première, veut mener "une campagne de l'enthousiasme" en dépassant "les clivages partisans".
Les rangs bien fournis du meeting n'alignent pas les habituelles 'têtes blanches' des réunions politiques niçoises. Sur le gros millier de militants et de curieux qui s'est déplacé ce vendredi 13 mai au Jardin Albert Ier, au moins la moitié sont des étudiants, des vingtenaires et trentenaires.
Pour ce premier grand oral de campagne, Graig Monetti, 29 ans, se la joue Obama. L'adjoint au maire de Nice chargé de la Jeunesse monte sur la scène façon "town hall", sans cravate et le micro à la main. Ses années de syndicalisme étudiant se sentent vite.
30 minutes de discours enlevé, de phrases-slogans bien senties et de traits d'humour plus ou moins bien inspirés. L'ensemble convainc. Faisant efficacement oublier quelques banalités. Le "moi, vous savez, j'aime les gens" suivi d'un silence appuyé a pu faire sourire.
L'ancien conseiller ministériel ne parle même pas tellement de ses adversaires, qui n'auront décidément "rien à dire". Tout juste répondra-t-il, l'air blessé, à ceux qui le surnomment "le Parisien", comme il l'a fait dans nos colonnes cette semaine. Lui, le descendant de "quatre générations de Niçois".
Ce soir, on parle programme.
Avec le "pouvoir d'achat, l'écologie et l'entreprise" comme priorités. À bâbord, il évoque "ces quartiers victimes des discriminations", "ces classes moyennes qui souffrent", nécessitant "un nouveau projet social".
À tribord, voilà qu'est de retour le "travailler plus pour gagner plus", emprunté à un Nicolas Sarkozy qui lui aurait transmis l'envie de s'engager en politique. Tout comme un certain Christian Estrosi, au premier rang, fier de son "candidat inattendu", promis à "faire la différence".
Pendant tout le meeting, pas de huées ni d'attaques frontales. Point clé de cette entrée en campagne, Graig Monetti veut "faire naître l'enthousiasme" et incarner la "bienveillance".
En face quelques heures plus tard, son principal adversaire Éric Ciotti choisira plutôt, depuis le Port, le registre de la guerre ouverte.
"Fibre sociale" et "génération Estrosi"
La phrase
- Anne Ramos (adjointe au maire), suppléante : "Tu as une vraie fibre sociale qui te permets d'aller partout, contrairement à d'autres (…) Entre les méchants et les gentils, tu fais partie des gentils"
- Anthony Borré (premier adjoint), soutien : "Tu es, comme moi, de la 'génération Estrosi'. (…) Greg député, il n'évoquera pas un 'ensauvagement de Nice', ne sera pas dans la critique permanente, il parlera à toutes les classes sociales, n'acceptera pas les mains tendues de l'extrême droite"
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