On le sait, trouver de la main-d'oeuvre dans l'hôtellerie-restauration en Paca relève du parcours du combattant depuis plusieurs mois. Plus de 7.000 postes ne trouvent pas preneur ! Bien conscient de ça, le Felix-Faure a peut-être trouvé une solution originale.
"C'est hyper compliqué de trouver du personnel, on cherche donc des solutions." Les secteurs de la restauration et de l'hôtellerie ont de plus en plus de mal à recruter, et la crise sanitaire liée au Covid-19 n'a rien arrangé.
Dans ce reportage du 19 août, Nice-Presse vous rapportait déjà l'exemple de ce palace niçois qui n'a pas pu ouvrir pendant la saison faute d'employés pour faire le ménage.
Face à cette situation, la brasserie Félix Faure, implantée près de la Coulée Verte, a décidé de s'adapter et de chercher des alternatives.

"On a fait un post sur les réseaux sociaux, il y a une dizaine de jours. On propose des contrats à temps partiel, destinés aux retraités, mais aussi aux étudiants" souligne Fred Ghintran, gérant de l'établissement, à Nice-Presse.

"Finalement, on se rend compte que cela nous permet aussi d'avoir plus de souplesse. Au lieu d'avoir une personne sur un poste, on en a quatre."
Une idée qui fonctionne
Seulement quelques jours après avoir posté l'annonce, le Félix Faure a déjà eu de nombreux retours ! "Ça a fait réagir. On a reçu plusieurs appels de personnes intéressées. Cela montre qu'il y a des gens, qui malgré le fait d'être à retraite, ont besoin d'avoir une petite activité à côté."
Ici, les profils sont variés :"il y a ceux qui veulent s'en sortir un peu mieux financièrement et arrondir leurs fins de mois, et puis ceux qui souhaitent rester en activité, car ça leur fait du bien d'être encore dans la vie active."
Des contrats de 15 heures avec des places adaptées sont donc proposés. "Une fois que l'on arrive à 60-65 ans, on n'a pas forcément envie de cavaler comme lorsqu'on a vingt ans. On se sert donc de leurs expériences pour des services qui peuvent tout à fait convenir."
Un contexte difficile
Le contexte est particulièrement compliqué : de nombreux secteurs éprouvent de grandes difficultés à recruter.
À Nice, le constat est le même, en particulier dans le domaine de la restauration et de l'hôtellerie. "On se rend compte que pour avoir du personnel qualifié, motivé, et qui veut bosser c'est très compliqué".
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Fred Ghintran souhaite interpeller à travers son initiative, tout en reconnaissant que des efforts restent à faire : "il faut que l'on arrive à revaloriser les salaires."
"Il n'y a pas une assez grosse différence de revenus entre un chômeur et une personne qui a un petit salaire" estime-t-il. Pour lui, il est indispensable qu'il y ait une "vraie récompense pour ceux qui veulent travailler."
Ce gérant aimerait avoir des solutions de la part de l'État."On nous dit de payer plus (la ministre du Travail a appelé les employeurs à "se remettre en question", ndlr). On s'est déjà bien évidemment posé la question. Mais aujourd'hui, les entreprises françaises sont tellement taxées… Comment peut-on faire pour proposer des plus gros salaires ?"
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