Le 13 juin la Ville de Nice a rendu applicable un arrêté anti-mendicité. Une décision qui ne passe pas pour la Ligue des Droits de l'Homme (LDH).
Cette décision validée par Christian Estrosi impose une réglementation de la mendicité sur les secteurs touristiques durant la période estivale, pour cause de trouble à l'ordre public.
Un dispositif que ne goûte guère la Ligue des Droits de l'Homme (LDH). Le 1er août, l'organisation a déposé un recours pour excès de pouvoir auprès du tribunal administratif.
Le collectif dénonce notamment le non respect de la liberté d'utilisation du domaine public, la violation du principe de non discrimination mais aussi l'atteinte portée au principe de fraternité.
"Il apparaît clairement que l'objectif réel de l'arrêté n'est pas le maintien de l'ordre public, mais de rendre invisible la mendicité dans les zones touristiques de la ville" a indiqué avec amertume l'association.
Un air de déjà vu
En mai 2019 la municipalité instaurait déjà un arrêté du même type pour la période de mai à septembre. Un texte déjà contesté à l'époque par la LDH qui avait alors saisi la justice.
En avril 2022, le tribunal administratif de Nice avait annulé cet arrêté jugeant que son application avait dépassé "très largement la période estivale, celle qui justifiait la mise en application d'un tel arrêté, et sur une très large amplitude horaire de 17 heures par jour."
Les "interdictions prévues par l'arrêté attaqué ne constituent pas des mesures nécessaires et proportionnées" indiquait également la délibération.
Contactée par Nice-Presse, la mairie n'a pas encore donné suite à notre demande.
A Nice, près de 800 personnes sont en situation d'extrême précarité, sans logement. Sur un autre dossier, Christian Estrosi a obtenu du Tribunal administratif le 1er août l'autorisation de saisir la préfecture pour démanteler le camp de SDF installé sur la digue du Port Lympia.