Il aura fallu pas moins de 200 personnes, agents du CCAS, bénévoles, associations, pour parvenir à recenser le nombre de sans-abri lors de la "Nuit de la solidarité". Le constat est glaçant.
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Il ont arpenté les rues de Nice dans la nuit du 20 au 21 janvier. À chaque sans-abri croisé, une halte pour tenter de lui apporter un peu de chaleur.
Organisée par le Centre communal d'action sociale (CCAS), cette "Nuit de la solidarité" a permis de dresser un bilan de la situation des SDF.
195 personnes ont été recensées comme vivant dans la rue. 625 autres sont hébergées grâce à des dispositifs d'urgence mis en places par la municipalité et des associations. 25% des SDF trouvés jeudi soir n'étaient pas dans cette situation il y a encore six mois.
"Insuffisant"
Au total, ce sont donc 820 personnes qui se trouvent dans cette situation de détresse. Une information glaçante pourtant peu surprenante tant la précarité est importante dans notre ville.
D'après le maire Christian Estrosi, interrogé par "Nice-Presse", "les dispositifs sont là. Nous avons doublé le nombre d’individus suivis par nos services. Il y a encore des trous dans la raquette, mais nous sommes attentifs à ne laisser personne sur le côté."
Insuffisant, estime le Secours Populaire : ce qui est mis en place "ne répond pas entièrement à la demande. Il faudrait qu'il y ait zéro personne à la rue".
En février 2021, une opération similaire menée par plusieurs associations avait recensé 324 sans-abris dans les rues de la capitale azuréenne. Le double par rapport au début 2020.
Des travailleurs pauvres, mais aussi des jeunes de moins de 25 ans ont croisé le chemin de la maraude. Qui tombe le plus dans la précarité sur la Côte d’Azur ?
Beaucoup de travailleurs indépendants ou des commerçants frappés par la crise sanitaire et économique, rapportions-nous dans cet article de décryptage. Les professionnels du tourisme, de l’évènementiel, dont les contrats sont peu protecteurs, souffrent particulièrement.
Quelles solutions ?
Face à ce constat, l'adjointe au maire chargée des Solidarités Jennifer Salles-Barbosa ne baisse pas les bras.
"Nous allons ouvrir un centre d'accueil, où les chiens seront aussi accueillis" a-t-elle annoncé. Une manière de poursuivre le travail "avec toutes les assos pour qu’il y ait un meilleur maillage territorial". Des efforts également tournés vers l'accès à l'aide alimentaire.
"Pour les personnes qui vont aux distributions alimentaires, mais qui ont encore un toit au-dessus de la tête, la priorité est d’agir pour qu’elles puissent le garder."
"Nous faisons tout pour éviter la grosse crise sociale qui nous attend" promet encore Jennifer Salles-Barbosa dans nos colonnes.
Le 5 novembre dernier, nous passions une nuit avec les bénévoles du Secours populaire, confrontés à une pauvreté démultipliée.