Nice : "la reconquête des quartiers se poursuit" souligne l'élue Isabelle Visentin

❝ Métamorphose de Notre-​Dame, lutte contre l'insécurité, verdis­sement… Isabelle Visentin, adjointe du maire Christian Estrosi déléguée au terri­toire Coeur de Nice, est notre invitée du dimanche.

La ville connaît un nouveau découpage depuis un an. Comment s'organisent ces nouveaux territoires ?

Nous avons voulu ce redécoupage plus resserré et plus cohérent, avec un passage de 9 à 6 terri­toires : l'Ouest, les collines, le coeur, les Hauts, les rives du Paillon et le centre historique.

Mon terri­toire n'est pas très grand, mais il est très dense : on y trouve beaucoup de commerces et une concen­tration d'habitants. On a des zones populaires à Cessole et Notre-​Dame, plus "chics" avec le Carré d'Or et Dubouchage… Tous les visages de Nice s'y retrouvent.

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Avec quelle organisation ?

On a 5 référents sur mon terri­toire, qui vivent dans le secteur pour être bien identifiés par les habitants. Ils sont aux prises avec les diffé­rentes problématiques. 

Chacun a aussi une théma­tique globale, comme par exemple la culture, qui irrigue tout le terri­toire. Un pôle de proximité est ouvert au 21, rue d'Angleterre.

Pour faire connaître ce nouveau découpage, on est sur le terrain, on tient notre perma­nence, on distribue des flyers… Il y a une volonté de contact, de réelle proximité avec les gens. 

Vous savez, je suis la première à donner mon téléphone aux riverains qui m'interpellent sur Facebook. Un rendez-​vous est fixé et on trouve des solutions pour chacun.

Comment agissez-​vous pour la mixité dans votre territoire, où on peut rencontrer des classes sociales très différentes d'une rue à l'autre ?

Il y a des anima­tions organisées toute l'année un peu partout, autant que possible avec la crise sanitaire. Par exemple, pour les enfants, on va faire quelque chose sur la Villa Thiole, avec les jeunes de Fuon Cauda, de Thérèse Roméo et de Saint-Barthélémy.

Nous avons de grands axes en coeur de ville (Gambetta, Cessole, Jean-​Médecin…) mais on a aussi l'enjeu de faire un pont entre le nord et le sud du terri­toire, divisés par la voie ferrée. On y travaille.

Il y a quelques mois, le comité de quartier Gambetta-​Parc Impérial pointait "l'insécurité" et le "trafic de stupéfiant". Ça va mieux ?

Le témoi­gnage >> Nice : Le grand "ras-​le-​bol" des riverains du boulevard Gambetta

C'est un comité de quartier parmi 26 autres. Éric Fouzari est très polémique, sans être toujours une bonne source. C'est quelqu'un qui parle très mal aux agents de la Ville, je voulais le souligner. C'est inacceptable. 

La requalification notamment de l'axe Gambetta pourrait permettre d'apaiser la zone, tout en attirant des commerces plus qualitatifs, comme nous l'expliquait votre collègue Gaël Nofri ?

Bien évidemment. Nous allons attirer de nouvelles activités. La zone 30 km/​h, la ligne de Bus à haut niveau de service (BHNS) vont apaiser l'ensemble du secteur, et attirer des nouveaux commerces, de l'emploi.

Relire >> "Zone à 30 km/​h", suppression des feux de circu­lation… la Ville de Nice répond à nos questions

C'est aussi l'esprit du PNRQAD, le Programme national de requa­li­fi­cation des quartiers anciens dégradés. Je connais parfai­tement ce secteur. Petit à petit, il y a une recon­quête. On poursuit les réhabi­li­tation des rues d'Angleterre, de Belgique… La voirie est refaite, on attire les entre­prises de la French Tech (les startups du numérique, NDLR).

Beaucoup nous disent "ça ne va pas assez vite, il y a beaucoup d'annonces pour rien". En réalité, le Covid a un peu retardé les choses, mais nous avançons.

Nous attirons de nouveaux commerces de qualité (Malongo vient d'arriver, le salon de thé HUG, il y en aura d'autres). Le bout de la rue de Suisse sera aussi piétonnisé.

Nous conti­nuons d'agir sur les points de cristal­li­sation, qui donnent un sentiment d'insécurité. Parfois, le sentiment est plus fort que l'insécurité en elle-​même. Même s'il ne faut pas nier la délin­quance qui peut exister. 

Nous allons éviter les rassem­ble­ments, lutter contre le station­nement anarchique, apaiser le quartier avec le verdissement…

Ce système de secteurs et de référents permet-​il d'éviter de grosses crispations, comme il y a pu en avoir autour de la piste cyclable de Gambetta, avec des manifestations, une pétition…?

Discuter avec les gens désamorce les problèmes. Nos réponses doivent être cohérentes : quand on dit non, parce que parfois il le faut, nous expli­quons pourquoi. Les personnes construc­tives sont toutes reçues. Après, il y a des gens qui viennent avec une négativité contre laquelle on ne peut rien.

Christian Estrosi reconnaissait dans nos colonnes en janvier qu'il y a une certaine "résistance" au niveau de Trachel, avec des incivilités récurrentes et des trafics. La situation a-​t-​elle évolué ?

Je suis souvent sur la place, notamment avec la police. Trachel, ça avance, mais jamais assez vite. Une recon­quête, ça prend du temps.

Opération @PoliceNat06 @PMdeNice quartiers ND Trachel
3 ferme­tures de commerce
9 inter­pel­la­tions
150 contrôles Autoroutier
Sous l'impulsion de @cestrosi et @anthony_borre nous conti­nuons le travail de proximité au quotidien au service des administrés#eluesen­baskets#proximite pic.twitter.com/h3HLs0oJ2Q

— Isabelle VISENTIN (@isavisentin) September 15, 2021

Nous allons développer une piste cyclable bidirec­tion­nelle, enlever les voitures vers Trachel, et végéta­liser. Il y aura moins de rassem­ble­ments, moins d'endroits où se regrouper et se cacher pour les diffé­rents trafics.

Il faut comprendre plusieurs choses. 

La munici­palité et sa police ne peuvent se substituer à l'État pour lutter contre le trafic de drogue. L'évolution d'un quartier prend aussi du temps. La rue Trachel, quand j'étais petite, on n'y mettait pas les pieds. Aujourd'hui, ce n'est toujours pas idéal, mais c'est bien mieux. Le Vieux-​Nice, c'était "coupe-​gorge", ça ne l'est plus.

Le quartier de la gare Thiers vit également une grande métamorphose…

Absolument. L'axe ICONIC (nouvel ensemble immobilier de 19.000 m², NDLR) - rue d'Angleterre sera prati­quement une "avenue Jean-​Médecin bis" ! Des hôtels vont ouvrir, en plus du Hilton. Le Yellow par exemple, qui est magni­fique. C'est annon­ciateur des forces vives qui se développent dans ce quartier. Les quatre étoiles ne viennent pas pour rien. Ces grands inves­tis­se­ments ne tiennent rien du hasard.