Depuis quelques années, l'art urbain se développe à Nice. Performances ou fresques, il est désormais entré dans les moeurs d'une cité réputée conservatrice. Mais les femmes restent peu représentées.
Alors que la scène du street-art est au beau fixe, un cliché demeure, celui d'une discipline très masculine. Force est de constater que les femmes semblent moins présentes dans ce secteur.
Jen Miller, artiste azuréenne qui exerce depuis une dizaine d'années, assure qu'"elles représentent à peine 20% des street-artistes".
"Et en galerie c’est la même chose !" ajoute Annabelle Tattu, créatrice maralpine également. "On sait aussi que les collectionneurs achètent seulement 7% d’oeuvres faites par des femmes…" Moins connues, moins nombreuses et peut-être moins médiatisées, elles existent pourtant et entendent bien partager leur travail.
Pour Ariane Pasco, cofondatrice du collectif NiceArt, et active "sur les murs" depuis 1986, cet état de fait serait profondément lié au passé de l’art urbain, associé pendant longtemps au "graffiti vandale, macho et misogyne”.
D'ailleurs, "Les femmes sont assez mal accueillies dans ces milieux, qui s’éloignent du domaine artistique et se rapprochent du challenge, du marquage de territoire même. On met souvent en avant le côté dangereux ou casse-cou de tout ça… Alors que c'est faux".
D'après la mère de Jennifer Miller, Monika Meunier, l'adaptation en tant que femme dans ce milieu n'a pas toujours été facile. "Certaines devaient utiliser un pseudonyme masculin à l'époque histoire d'éviter les problèmes. Ce n'est plus le cas aujourd'hui".
Selon Annabelle Tattu, le milieu reste très genré, mais "il faut essayer de faire abstraction pour tracer son chemin, sinon personne n'avance".
Des initiatives existent pour inverser la tendance. Par exemple, la municipalité niçoise réservait, l'an passé, un "mur d'expression libre" aux femmes street-artistes au coeur de son pôle de cultures contemporaines, le 109.