En cette Journée mondiale contre l'homophobie et la transphobie, une étude publiée par le ministère de l'Intérieur montre une hausse des attaques anti-LGBT+. Un phénomène très visible dans les Alpes-Maritimes.
Ce 17 mai est placé sous le signe de la Journée internationale contre l'homophobie et la transphobie. Une action visiblement plus qu'importante pour sensibiliser la population face aux manifestations de violences touchant cette communauté.
Il faut dire que les chiffres communiqués par le ministère de l'Intérieur sur le sujet ne sont pas rassurants. Dans le rapport partagé ce vendredi, on relève que les infractions anti-LGBT+ ont augmenté de 13% en 2023 en comparaison à 2022.
En France, les crimes et délits anti-LGBT+ sont en hausse de 19%
Les crimes et les délits sont en hausse (+19%). La majorité de ces actes concernent les atteintes aux personnes (les injures, la diffamation, les menaces). Le harcèlement (5%) et les agressions sexuelles (8%) ne sont également pas à négliger.
Et les 2.870 faits contre les personnes lesbiennes, gays, bissexuelles et transgenres recensés l'an dernier par la police et la gendarmerie ne sont certainement que la partie immergée de l'iceberg.
Si une "libération de la parole et de l'amélioration des conditions d'accueil" est soulignée par l'étude, seules 20% des victimes déposent plainte. Elles ne sont que 5% lorsqu'il s'agit d’injures. Des données portant sur la période allant de 2012 à 2018.
17 actes signalés au centre LGBT+ niçois
Ces statistiques se confirment aussi à l'échelon local. Ainsi, le centre LGBT+ départemental à Nice a été saisi pour 14 actes homophobes et 3 autres transphobes en 2023 comme l'indique Nice-Matin. Ces attaques et provocations se déroulent dans les lieux publics, notamment dans la rue, voire dans un cercle plus proche, celui du voisinage.
Erwann Le Hô, coordinateur de la structure maralpine, a ajouté chez nos confrères de France Bleu que les années passées, ces cas d'agressions ou de discriminations étaient plutôt de l'ordre de la dizaine. Principales personnes touchées par ces méfaits, les hommes cisgenres et les femmes transgenres.
À LIRE AUSSI : Journée anti-homophobie : “Provence-Alpes-Côte d’Azur est plus touchée que d’autres régions”
Rappelons que face à la justice, ces agissements sont considérés comme aggravants au moment de la prononciation de la peine. Suivant les dommages physiques infligés, le prévenu s'expose à trois ans d'emprisonnement et à 45.000 d'amende. En cas de décès de la victime, les sanctions grimpent à 20 ans de réclusion criminelle.
Pour accompagner les plaignants lors des procès, l'établissement spécialisé niçois entend se porter de plus en plus partie civile. Il l'a déjà fait à deux reprises en 2024, soit autant que lors des douze mois précédents. Une volonté d'occuper le terrain judiciaire, en plus des autres aspects militants, qui doit permettre de petit à petit mettre fin au sentiment d'impunité des agresseurs.