Le maire de Nice estime que le ministère de l'Intérieur ne fait pas le travail contre le crime organisé et certaines formes de délinquance. Opération déminage, ces derniers jours, du côté de la préfecture.
Les communiqués de presse du préfet s'entassent dans les boîtes mails des journalistes. Depuis que Christian Estrosi a très vivement mis en cause dans le Figaro Beauvau et le représentant de l'Etat dans les Alpes-Maritimes, les autorités tentent de sauver la face.
Le 11 avril, la préfecture du 06 communiquait sur les "chiffres favorables" de la délinquance de proximité, avec les violences aux personnes dans les transports en commun qui diminuent de 3,5%, les vols dans les véhicules de 3,25% et les cambriolages de 2,4%.
Rappelons tout de même que pour la seule ville de Nice, les faits impliquants des violences sur les personnes sont en hausse, avec des proportions deux fois supérieures, entre 2021 et 2022, d'après les derniers chiffres officiels.
Les vols de voitures y sont ainsi en progression de 21%, les vols avec arme de 6,7%, les coups et blessures volontaires de 7,2%. Rien de très brillant.
Comme à son habitude, la préfecture rend compte des opérations anti-trafics, avec 197 trafiquants mis en cause (+11,3%) et des descentes dans les points de deals (+57%). Pourtant, les riverains de la cité sensible des Moulins à Nice-Ouest, les premiers concernés, ont l'impression que la situation s'aggrave sans discontinuer depuis des mois.
Pour répondre à la Ville de Nice qui accusait la compagnie de CRS promise par le gouvernement de ne pas passer suffisamment de temps chez nous, au profit de Cannes et Antibes, le préfet répond qu'elle est restée à Nice "185 jours sur 224" depuis la rentrée.
Pour autant, Christian Estrosi doute de sa réelle efficacité : "la chaîne de commandement ne semble ni mobilisée, ni capable de mettre en place une organisation opérationnelle adaptée à la situation".
"On ne regarde pas la situation à Nice avec le sérieux nécessaire. L'État n'assume pas sa responsabilité régalienne et je me dis que l'on se moque de nous" enfonçait encore l'édile le 11 avril.
Posant un ultimatum au ministère : "il faut absolument des signes forts sous huit jours".
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