Bientôt, le Théâtre national, que la mairie compte démolir, rejoindra la liste des bâtiments disparus de notre cité.
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Certains sont regrettés, d'autres bien moins… Mais tous regorgent d'anecdotes.
"Nice-Presse" vous propose un petit coup d'oeil dans le rétro, avec comme accompagnateur Tom Obry, créateur de @Nicestorique (son portrait ici), un compte Instagram très populaire dédié à notre patrimoine.
Casino de la Jetée-Promenade
Symbole de l'âge d'or de la Côte d'Azur, l'idée du Casino de la Jetée-Promenade est née lors d'un voyage à Londres du marquis d’Espouy de Saint-Paul. Il découvre le Crystal Palace et souhaite le reproduire à Nice.
Alors qu'il devait être inauguré en avril 1883, un incendie éclate au coeur du Casino et le détruit. Un groupe reprend alors le projet et le bâtiment est finalement ouvert en janvier 1891. "De grands artistes de l'époque y sont passés. C'était vraiment le palais des fêtes" explique Tom Obry.
Sous l'occupation en 1944, il est démoli. "D'ailleurs, l'un des derniers vestiges que l'on a retrouvé est au niveau de la cage d'ascenseur de la Colline du Château."
"Ici, les nazis voulaient faire, au niveau de Rauba Capeu, une base sous-marine. Ils ont creusé un souterrain. On retrouve donc une galerie, avec un grand escalier en colimaçon. Il s'agit de celui du Casino."
La Pyramide
Une grande pyramide existait encore il y a un peu plus de quarante ans à l'Est de Nice. Implantée sur la commune de Saint-André-de-la-Roche, celle-ci a été rasée pour construire la sortie Nord de l'autoroute A8.
Cette structure mesurait entre 50 et 60 mètres de haut pour une largeur de 200 mètres : elle faisait partie des plus importantes pyramides retrouvées en Europe.
Tom Obry : "la seule déduction que j'ai faite c'est qu'il s'agit d'une ancienne mine ou d'un endroit où l'on retirait de la terre, des minéraux, ou des pierres afin de construire des bâtiments dans la région. Il s'agit de mes hypothèses, car ce sujet est assez flou, il y a beaucoup de théories différentes."
L'hôtel des Anglais puis le Ruhl
L'hôtel des Anglais, un établissement de luxe au style colonial avec sa façade typique, était implanté le long de la Promenade.
Finalisé en 1862, il est détruit en 1909 et laisse place, en 1913 à l'Hôtel Ruhl, commandé par Henry Ruhl avec un style plus en vogue.
On le doit au grand architecte Charles Dalmas, concepteur du Carlton sur la Croisette à Cannes ou encore du Palais de la Méditerranée dans notre ville.
Il s'agit de l'un des nombreux hôtels avec une architecture néoclassique, à être construit au début du XXème siècle. À cette même époque, le Negresco a également vu le jour.
En 1970, le Ruhl est, à son tour, démoli.
Plus "moderne", mais au style décrié, Le Méridien prend la place. À l'époque, les Niçois y voient un symbole vulgaire d'une volonté de faire de leur ville un "Las-Vegas-sur-Mer".
Le Casino municipal
Cet édifice est aujourd'hui visible sur de nombreuses cartes postales. Implanté sur la place Masséna, il a été réalisé à l'initiative et aux frais du promoteur et architecte Omer Lazard au début des années 1880.
"La Ville se préoccupait des loisirs des hivernants. Alfred Borriglione (maire de Nice à cette époque, NDLR) a donc accepté ce projet. Ce casino municipal a servi de 'salon bleu de la France' de par son caractère particulièrement mondain et très officiel" détaille Tom Obry.
L'inauguration du bâtiment s'est tenue le 6 février 1884. Il s'agissait donc d'un célèbre complexe de divertissements. Pourtant, "la population n'apprécie pas la construction de cet édifice massif."
"Les Niçois le surnomment la Feniera, ce qui veut dire la grange à foin, en raison de son élévation démesurée"
Il ferme ses portes en 1972 pour être démoli en 1979. Jacques Médecin pense alors bâtir à la place ce qui deviendra, plus au Nord, le Palais Acropolis. Dans quelques mois, ce dernier disparaîtra aussi sous les bulldozers. Une volonté, cette fois, de Christian Estrosi.