Le premier bailleur des Alpes-Maritimes entend faciliter et encadrer les échanges d'appartements entre locataires du parc social, notamment pour venir en aide aux foyers avec enfants.
À Nice, (au moins) 15% des locataires du parc social occupent un logement trop grand par rapport à leurs besoins réels. Un chiffre qui grimpe à 22% dans les communes de la métropole. Dans le même temps, le marché est particulièrement tendu pour ce qui est des T3, T4 et T5, posant de très grandes difficultés aux familles éligibles. Côte d'Azur Habitat déploie donc en cette rentrée de septembre un dispositif innovant pour permettre aux usagers de dialoguer sous contrôle permanent du bailleur : l'idée est de favoriser, dans le cadre de la loi, les échanges d'appartements.
Après un divorce, le départ des enfants vers la vie active… La constitution réelle des foyers varie évidemment au cours de la vie. Même si les locataires sont tenus d'en informer leur bailleur, ce n'est souvent pas le cas dans les faits. Une campagne d'information va donc être menée pour inciter les Niçois à faire remonter davantage d'infos à Côte d'Azur Habitat. Vient ensuite le moment de l'échange de logements : à partir de là, les locataires sont totalement accompagnés.

Un site internet dédié sera ouvert dès le 15 septembre, de même qu'un menu spécial dans l'application pour smartphones déjà proposée. Cette plateforme d'annonces en circuit fermé et modérée par le bailleur permettra aux usagers de croiser leurs besoins. Une famille pourra échanger son appartement devenu trop petit contre un bien plus grand. Des personnes âgées qui n'ont plus l'utilité d'une surface si importante pourront avoir une opportunité plus petite, avec la garantie du maintien du prix du mètre carré du loyer d'origine. Les frais de déménagement sont aussi pris en charge par CAH.
"Tout changement, surtout pour les seniors, peut être perturbant : Côte d'Azur Habitat s'occupera de ces dossiers avec bienveillance"
Cette initiative ne va pas régler la crise qui sévit chez nous, comme dans les autres grandes villes où le marché est tendu. La sous-occupation des logements qui rend possibles des échanges ne concerne que 1.859 biens, quand la seule ville de Nice concentre 16.000 demandeurs — qui ne sont pas déjà dans le parc social, donc pas prioritaires. Le président de Côte d'Azur Habitat Anthony Borré assume cette "politique des petits pas, puisque c'est le cumul des différents dispositifs qui permettra non pas de résoudre, mais au moins de répondre à ces problématiques", comme il a pu l'expliquer au cours d'une conférence de presse ce jeudi 8 septembre.
120 à 130 échanges sont déjà menés chaque année depuis 2020. Un foyer en situation de sous-occupation de bien pourrait se voir résilier son bail s'il refusait trois solutions de relogement transmises par CAH. Une éventualité qui ne concerne pas les handicapés et les personnes âgées, protégés par la loi. Ce programme facilitatif permettra d'éviter que certains ne décident de ces mutations par eux-mêmes sur Le Bon Coin, comme c'est encore le cas même si c'est parfaitement illégal.
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