Un appareil des Forces aériennes de la sécurité publique va décoller pour surveiller Nice la nuit de la Saint-Sylvestre, alors qu'une nouvelle fusillade éclatait encore en ville ce matin. Des renforts de policiers nationaux viennent d'arriver.
L'année 2021 se sera terminée exactement comme elle a commencé : avec une fusillade. Des tirs ont été entendus ce vendredi 31 décembre dans l'Est niçois. Trois autres fusillades ont éclaté au même endroit rien qu'en décembre. Pour Noël, c'est plus à l'Ouest, à Las Planas, qu'un jeune homme était tué. Peut-être d'une balle perdue.
Alors que les attaques de policiers et les faits-divers s'accumulent depuis plusieurs semaines, le maire a réclamé au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin des renforts. Christian Estrosi a obtenu gain de cause : une soixantaine de policiers nationaux supplémentaires ont été envoyés dans la capitale azuréenne, au moins pour cette nuit.
L'élu tenait une conférence de presse depuis le Centre de supervision urbain (CSU) ce soir, accompagné par le préfet Bernard Gonzalez.
"Nous devons redoubler de vigilance pour cette nuit du 31" a rappelé Christian Estrosi. "Tous nos services ont agi en commun. Les poubelles ont été enlevées là où il le fallait, pour mener des investigations dans les cages d'escaliers et partout où il pourrait y avoir des choses susceptibles d'être utilisées pour se livrer à des actes de violence."
Risque terroriste
Tout est donc mis en place "pour ne pas être surpris par des manoeuvres de riposte" a ajouté Bernard Gonzalez. Pour cela, "plusieurs centaines de policiers nationaux et municipaux seront là. Ainsi que des gendarmes et des militaires de la force Sentinelle : il ne faut pas oublier que le risque terroriste est là."
Il y aura aussi des patrouilles aériennes. "Ce soir, il ne faudra donc pas s'étonner si l'on entend un hélicoptère dans le ciel niçois. Il sera là si besoin, avec des caméras et des projecteurs."
Ce type d'appareil de pointe, dont la mobilisation n'est pas exceptionnelle, est capable d'agir en appui des effectifs au sol, en lisant au besoin des plaques d'immatriculation à plus de 500 mètres ou en éclairant depuis les airs une surface aussi grande qu'un stade de football.
Pourquoi y'a-t-il autant de fusillades ces derniers temps ? "Il y a, au niveau du trafic de drogue, de très grosses opérations qui sont réussies depuis plus d'un an." Ces derniers mois, certaines se sont tenues dans les quartiers des Liserons, de Las Planas, aux Moulins…
"Ça suscite des réactions très violentes, comme celles que nous avons connues en décembre, notamment ce matin à Saint-Charles."
De son côté, l'opposition Rassemblement national raille la mairie, qui, en début d'année, achetait une pleine page de publicité dans un journal régional pour vanter "Nice, la ville la plus sûre de France".
Noémie Meffre avec Clément Avarguès