Comment concilier l’accueil des touristes et la préservation de l’environnement ? C’est une question que les collectivités se posent de plus en plus, et particulièrement les maires des stations balnéaires ou des communes reconnues pour être d’importants lieux de villégiature.
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Depuis quelques années, avec surtout une explosion du phénomène suite à la pandémie mondiale, le tourisme de masse inquiète, au point que plusieurs villes ont déjà programmé des mesures pour y faire face.
Anticipant les milliers de personnes attendues cet été, l’Italie entend conserver la faune et la flore de ses joyaux, dont la Sardaigne et la Sicile. Comme le rapporte CNN, les deux îles ont affiché leur volonté de contrôler le flux de visiteurs qui arriveront en juillet et en août.
Restrictions sur les plages
Pour cela, les élus locaux ont pris le parti de mettre en place des mesures, principalement pour les plages. Afin d’éviter la dégradation de l’environnement, le village de Baunei va durcir le ton dans les semaines à venir.
Quatre secteurs ensablés sont concernés, avec une limitation du nombre de visiteurs, à savoir les criques de Gabbiani et Biriala (300 baigneurs maximum par jour), Goloritze (250) et Mariolu, la plus grande (700).
Pour accéder à la plus petite plage, ce qui n’est possible qu’à pied ou en bateau, il faudra débourser six euros. Cette taxe servira à financer la surveillance, une aire de stationnement, ainsi que l'entretien des allées et sanitaires du lieu.
Les passagers se rendant à Mariolu, l’une des perles de Sardaigne, en bateaux ou dériveurs, devront s’acquitter d’une redevance d'un euro.
Sachant que la côte de Baunei reçoit environ 300.000 touristes chaque été, le maire, Stefano Monni, souhaite protéger les espèces d'animaux et d'oiseaux. En ce sens, il a insisté auprès des décideurs régionaux pour établir une distance obligatoire de six mètres carrés entre les vacanciers sur l’ensemble du littoral.
Faire payer l'entrée des plages
Ailleurs en Sardaigne, la ville de Stintino imposera elle aussi des restrictions strictes à ses visiteurs. La plage de Pelosa sera limitée à 1.500 entrées par jour, un sésame pour lequel il faudra se délester de 3,50 euros. Les chiens, le tabagisme, le vol de sable et l'utilisation de serviettes de plage seront également interdits, avec des amendes à partir de 100 euros pour les contrevenants. Enfin, les campeurs ne pourront pas s’établir "sauvagement" à Le Saline.
Du côté de la Sicile, c’est la préservation de Lampedusa, l'une des îles Pélagie, qui est en jeu. Les eaux bleu clair de la plage d'Isola dei Conigli attirent chaque année une foule immense, alors qu’elle est le territoire de ponte des tortues caouannes.
Désormais, 700 personnes réparties en deux groupes, un le matin et un l’après-midi, peuvent y circuler, moyennant un droit d'entrée de deux euros. Il faut en plus adhérer à un "code de plage" qui encourage les touristes à rester sur leur lieu de bronzage ou à se baigner. Là-bas, les chaises longues et les tapis d'eau flottants sont prohibés, et le volume sonore réduit au minimum.
Vers une interdiction des véhicules ?
Concernant les véhicules, Filippo Mannino, conseiller local, prévoit d’imposer une interdiction de 40 jours à l'arrivée de toutes les voitures et scooters des non-résidents durant l’été. Filippo Mannino, le maire de Lampedusa, aimerait que l’Isola dei Conigli soit considérée comme un parc marin protégé.
D’autres îles comme Giglio et Isola del Giglio, que l’on trouve au large des côtes toscanes, ont lancé une taxe d'atterrissage de trois euros.
Cette situation italienne n’est pas sans rappeler ce que la Corse a mis en place pour les vacances estivales, avec des quotas pour plusieurs secteurs du territoire. Plus près de chez nous, Eze doit aussi faire face à la venue massive des voyageurs, un vrai casse-tête pour la commune maralpine.
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