C’est une décision radicale prise par l’Agence de tourisme corse. L'île de Beauté a durci ses restrictions touristiques, avec trois mesures appliquées dès cet été.
Habitants de la Région Sud, si vous avez prévu de vous rendre en Corse pour les vacances estivales, il vous faudra composer avec plusieurs mesures, parfois strictes, mises en application dans les mois à venir.
Le 11 mai, Angèle Bastiani, présidente de l’Agence du tourisme (ATC), a dévoilé son plan pour réguler le tourisme sur l’île. La dirigeante a parlé de "tournant" dans la politique promotionnelle de la collectivité territoriale.
Restrictions d'accès
Cette "déconcentration" voulue par l’ATC doit se matérialiser en trois points. Premièrement, l’objectif est de lisser la venue des visiteurs sur toute l’année, et non uniquement sur juillet et août. Ainsi, il n’y aura plus de promotion sur ces deux mois. En 2022, seul juillet avait été concerné par cette décision.
Un durcissement qui a pour but plus largement de valoriser les sites les moins fréquentés. Ainsi, les lieux faisant l’objet d’une affluence excessive, Bavella, la Restonica et les îles Lavezzi connaîtront des limitations.
Pour tous ces endroits, l'Assemblée de Corse a récemment voté des restrictions d'accès. La réserve de Scandola et le GR20 sont également concernés par ces privations. Des quotas de fréquentation humaine avaient même été annoncés l'an passé, pour éviter la dégradation de certains sites (les résidents insulaires sont ainsi prioritaires pour visiter tel ou tel spot).
Enfin, la troisième annonce s’attaque à la "provenance" des voyageurs. La volonté affichée est de recevoir un nombre moins important de touristes originaires de France, et plus axer sur ceux venus du reste de l’Europe, et plus particulièrement l’Italie.
"Nous allons aller chercher les personnes ailleurs, non pas pour les faire venir plus, mais pour les faire venir mieux", a ajouté Angèle Bastiani.
L'agacement des professionnels du tourisme
Mais ces mesures n’ont pas que des partisans sur l’Ile de Beauté. En effet, ces restrictions ne plaisent pas aux professionnels du tourisme, qui perçoivent cela comme un coup de massue, après une année 2022 difficile pour les hôteliers, restaurateurs et autres métiers de ce secteur en juillet-août. Ces derniers regrettent surtout de ne pas avoir pas été consultés en amont sur le sujet.
Cette situation rappelle, dans une moindre mesure, ce que vit la commune d’Eze, elle aussi victime de son succès dès le printemps, comme nous l’écrivions fin avril.