Ce lieu de recherche et d'innovation créé en 1978 va bel et bien cesser son activité. Une décision paradoxale alors que Nice convoite le titre de capitale européenne de la culture 2028.
Ce jeudi 30 juin, le conseil d'administration du Centre National de Création Musicale (CIRM) de Nice va se réunir.
A l'issue des discussions, rien de bien réjouissant. L'assemblée a lieu pour déterminer la date de fin d'activité de l'organisme, indiquent nos confrères de la radio RCF.
Terminé donc la recherche musicale, mais aussi les activités réalisées avec le conservatoire de Nice ou encore le festival Manca, organisé par le CIRM.
"Un signe extrêmement négatif", juge le syndicat des compositeurs et compositrices de musique contemporaine, "celui d’un repli là où une politique culturelle volontariste était attendue."
La structure est sur la sellette depuis le 31 décembre 2021.
Fin des subventions
C'est à cette date là que la convention entre la Région, la Ville, le Département et la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles) est arrivée à son terme.
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Le CIRM est en effet financé à 50% par le ministère de la culture, mais les autres fonds proviennent des quatre autres organismes et collectivités. Un fonctionnement similaire à celui des sept autres centres situés en France.
La Région Sud et la Ville de Nice ont ainsi envisagé, après la date d'échéance du contrat, de supprimer leurs subventions au CIRM.
Vent de fronde
L'opposition dénonçait déjà ce projet le 3 février 2022 par la voix de Juliette Chesnel-Le Roux.
La conseillère du groupe Nice Ecologique avait soumis un vœu au conseil municipal pour sauver l'organisme. Requête rejetée par la majorité.
Une situation "d’autant plus inacceptable qu’elle intervient au moment où la ville de Nice postule au titre de Capitale européenne de la culture pour 2028" indique-t-elle à RCF.
De son côté, le syndicat des compositeurs et compositrices de musique contemporaine craignait déjà début 2022 la mise en péril d'un écosystème musical, mais aussi la perte du label national.
Entre cette annonce et la destruction du Théâtre Bayard, qui abritait le TNN, la coupe semble pleine.
Et chez les collectivités ?
Peu de temps après cette annonce, Christian Estrosi indiquait : "Il n'y a aucun désengagement de la Ville, de la Région ou de l'État sur la création musicale contemporaine, mais une volonté d'en faire un axe fort de notre politique culturelle. Nous verrons si le CIRM est toujours en capacité de porter cette mission."
De son côté, la Région Sud entendait prendre "des décisions qui ne fragilisent pas la filière musicale."
"C’est un sujet qui appartient à l’Etat puisque c’est un Centre national. Nous ne sommes pas décisionnaires"
Et d'ajouter : "L’essentiel est de préserver la place de la musique contemporaine sur un territoire régional qui comporte déjà un Centre national de création musicale à Marseille."
« C’est un sujet qui appartient à l’Etat puisque c’est un Centre national. La Ville de Nice n’a jamais fait défaut, a réagi Anthony Borré. Nous ne sommes pas décisionnaires. Nous continuerons ici à soutenir la recherche musicale d’une autre manière, avec notamment le Stockfish (nouvelle salle de spectacle dans l’Est niçois, ndlr). »