Un surprenant plateau politique s'est réuni samedi 25 juin devant l'ex-Théâtre national pour s'opposer à sa démolition, déjà en cours.
Les Républicains, les élus du groupe ex-RN, les écolos, des socialistes… Tous ont donné de la voix devant 150 personnes ce week-end pour "empêcher le TNN de Bayard d'être rasé". En 2020, pendant les municipales, Christian Estrosi proposait de démolir le bâtiment pour y étendre la Coulée verte, îlot de fraîcheur en coeur de ville, tout en proposant de nouvelles salles de spectacle neuves (aux Franciscains, à La Cuisine, au PEX…). Réélu, il lançait le projet, validé par 81% des élus. L'architecte des bâtiments de France et le ministère de la Culture ont aussi donné leur feu vert.
Les détracteurs n'en démordent pas pour autant. Malgré plusieurs échecs devant la justice, deux pétitions à la peine et des rassemblements qui n'ont pas réuni grand monde, ils appelaient tous à la manifestation samedi, devant l'édifice ceinturé d'échafaudages. Il devrait avoir disparu d'ici à la fin de l'année.
Autour de Martine Bayard, la fille de l'architecte, le conseiller municipal ex-RN Philippe Vardon a annoncé qu'il compte réclamer au prochain conseil la tenue d'un referendum local sur le sujet. Chose qu'il propose depuis deux ans, sans succès, et que le maire a définitivement écartée dans nos colonnes en janvier dernier.
Le député LR Eric Ciotti était là également, après avoir voté (puis retiré) une subvention du Conseil départemental des Alpes-Maritimes soutenant le projet. "La destruction de ce magnifique théâtre est une faute économique, culturelle et environnementale" a-t-il plaidé.
"Ce gaspillage d’argent public accompagné de la destruction du Palais des Congrès Acropolis coûtera plus de 300 millions d’euros et impactera directement les contribuables niçois"
"Je mènerai le combat à Nice mais aussi à l’Assemblée nationale pour empêcher cette double destruction" a-t-il encore promis. Les députés ne sont pas compétents en la matière, mais il compte "saisir la nouvelle ministre de la Culture", Rima Abdul Malak.
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