C’est un sacré coup de massue. Dimanche 10 avril, le premier tour de la présidentielle a éliminé Valérie Pécresse de la course à l’Elysée. “Face à l’extrême droite”, certains élus de chez nous ont donné leur consigne de vote… Mais d’autres s’en gardent bien.
Valérie Pécresse sous la barre des 5% à l’échelle nationale. Une première pour le parti qui enregistre un score historiquement bas pour ce scrutin majeur. À Nice, territoire pourtant historiquement ancré à droite, la candidate n’a rassemblé que 5.10% des suffrages.
Alors qu’approche le face à face entre Emmanuel Macron et Marine le Pen, les élus azuréens s’organisent. Du côté des LR, c’est tout ou rien.
Eric Ciotti, très présent durant la campagne, a été ferme, “je ne voterai pas Emmanuel Macron (…) Je ne me reconnais pas dans sa politique, son bilan” a-t-il insisté sur TF1 au cours de cette grande soirée électorale.
Sans franchement fermer la porte à un vote pour le Rassemblement national : «(cela) m’appartient, et nous verrons dans les jours qui viennent ce qu’il en sera. »
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Même son de cloche au sein de son clan dans le Sud-Est. Alexandre Saradjian, responsable des “Jeunes avec Ciotti” ne donnera pas son bulletin au président sortant, de même que Julien Aubert, député LR du Vaucluse, et Guilhem Carayon, président des Jeunes Républicains.
Idem pour Sébastien Leroy et Lionnel Luca, maires LR de Mandelieu-La Napoule et Villeneuve-Loubet.
Des décisions qui vont à contre-courant de celle annoncée par Valérie Pécresse dès 20h20, qui se tournera vers le président sortant.
En revanche, silence radio du côté de Charles-Ange Ginésy, président du Département des Alpes-Maritimes et proche d’Eric Ciotti…
Le sursaut des maires
Jean Leonetti, maire d’Antibes, a indiqué qu’il votera “à titre personnel contre l’extrême droite”.
La sénatrice Dominique Estrosi-Sassone fera de même “car l’avenir et l’unité de la France sont en jeu face au projet populiste de Marine Le Pen qui conduirait notre pays au repli et à la faillite”.
L’édile de Cannes et président de l’Association des maires de France (AMF), David Lisnard, n’a pas encore donné de ligne directrice à ce sujet.
Dans le pays niçois, les élus roulent pour Emmanuel Macron. C’est le cas de Christian Estrosi, ex-LR passé chez Horizons, qui reste tout de même vigilant.
“Le danger est là. Le score de l’extrême droite, ne nous le cachons pas, reste très inquiétant (…) j’appelle donc à une mobilisation de toutes les forces à se rassembler pour faire barrage” a déclaré l’édile dimanche soir.
Même décision pour Anthony Borré (ex-LR, Horizons), son premier adjoint : “Le candidat Emmanuel Macron est dans une position confortable mais rien n’est joué. Je veux aller convaincre les électeurs et abstentionnistes dans les Alpes-Maritimes.”
Encore plus à l’Est, Yves Juhel, le maire DVD de Menton, se mobilise : “En responsabilité, et parce qu’il a fait face aux crises que nous traversons avec aplomb et compétence, je voterai Emmanuel Macron et appelle les mentonnais à faire de même.”