La police municipale de Nice menait cette nuit comme chaque semaine une série de contrôles dans des commerces de proximité : alors que plusieurs restent bien dans les clous, d’autres collectionnent les pratiques frauduleuses. La santé de la clientèle est parfois même en jeu.
Et de quatre pour le MS Market ? Sanctionnée d’une troisième fermeture temporaire juste avant l’été, l’épicerie du boulevard de la Madeleine était contrôlée cette nuit, au même titre qu’une ribambelle de commerces similaires aux quatre coins de la ville.
Coordonnés par Pierre Buisson, les policiers municipaux, assistés des experts de l’hygiène et de la conformité, ont pu passer au peigne fin, entre jeudi et ce vendredi 24 octobre, une variété d’affaires suspectées de concentrer les irrégularités. Soit sur la base des signalements de riverains excédés, soit après la mise en place d’une minutieuse surveillance administrative.
Le MS Market est « connu des services » comme on dit. La soirée ne fait que commencer quand les agents débarquent près du comptoir. L’employé, blasé, joue à l’habitué. C’est d’ailleurs un peu le cas. Depuis 2022, l’affaire collectionne les baissers de rideaux. Surtout en cause, la revente clandestine de cigarettes. Eh bien rebelote !
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« La situation est assez dingue »
95 paquets de marques italiennes, promis à une vente totalement illégale, sont saisis. Parmi les trouvailles, des cigarettes électroniques chinoises.

Pierre Buisson, le chef de la Cellule d’intervention mutualisée, décrypte : « il s’agit de produits qui sont, déjà, écoulés clandestinement, mais qui ne bénéficient pas non plus d’autorisation de mise sur le marché. En clair, on ne sait pas vraiment ce qu’il y a dedans, comment tout ceci a été fabriqué… Le risque pour la santé publique est évident…» Les cartons repartiront avec les policiers pour être détruits. Le tabac, lui, sera transmis à la Douane.
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Le fond de caisse, où l’on ne trouve pas grand chose, ferait presque de la peine. La liasse d’argent liquide cachée dans un coin explique éventuellement bien des choses. Chou blanc pour le protoxyde d’azote. Les agents ont bien vu sur place des ballons gonflables, mais nulle trace de gaz hilarant sur les lieux.

« La situation est assez dingue » souffle le premier adjoint de Christian Estrosi, Anthony Borré. « Ce commerce a déjà été sanctionné, et les dérives observées se poursuivent avec la même intensité. Nous avons affaire à des épiceries de nuit qui se multiplient, dont certaines ne respectent aucune règle, qui sont gérées par des récidivistes, et contre lesquels nos réponses paraissent parfois bien faibles. Il faudrait fermer définitivement cet endroit. En réalité, vous verrez que la préfecture ne prononcera que six mois, parce que la loi est mal faite ».
Ailleurs (Le Voeu, Nice-Ouest…), avant le petit matin, les policiers municipaux auront arrêté plusieurs employés sous l’emprise évidente de drogues, détenant sur le lieu de travail des stupéfiants, et parfois même des armes par destination derrière le comptoir. À Cassin, le caissier servait ses clients avec une batte de baseball à portée de main. Une kyrielle de produits toxiques ont également été saisis, notamment ce « miel d’amour », qui procure aux usagers excitation et arrêts cardiaques.
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Fermeture définitive et prison pour de longues années pour cette récidive. Mais la justice ira probablement pour une petite tape dans le dos…