L’an passé, plus d’une centaine d’établissements niçois ont fait l’objet d’une fermeture administrative. La célérité de la CIM est capitale pour déceler des fraudes évidemment, mais aussi pour mettre fin à des situations dans lesquelles le consommateur est exposé à un péril caractérisé.
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Zou, baisser de rideau immédiat ! Même pris en faute lors de contrôles, une part des commerces ne ferment pas tout de suite. Bien souvent, s’engage une procédure contradictoire, les gérants peuvent s’expliquer et se défendre. Sauf quand le danger pour le consommateur est manifeste. Cas d’école ce mardi avec deux adresses du centre-ville, dont l’accès est suspendu.
Avec la force de l’habitude et l’efficacité qu’on lui connaît, la Cellule d’intervention mutualisée (CIM) de la police municipale menait une série d’opérations hier, avec son lot de (très) précises vérifications : hygiène, situation des salariés, déclarations auprès de l’URSSAF, conformité incendie… Deux patrons s’en souviendront longtemps.
Cuisine de la peur rue Lépante !
Voici un restaurant pour lequel ni la devanture ni la grande salle n’annoncent la couleur. Charmante, la patronne de La Bonne étoile – n°6 rue de Lépante – accueille l’escouade d’agents sans stress apparent. L’endroit, presque vide en ce début de soirée, est mignonnet, bien rangé. Pour ses cuisines, c’est une toute autre mayonnaise.
Les poubelles côtoient les plans de travail. Les poissons, qui font déjà de la peine, sont mesurés à 26 degrés. Les morceaux de poulet filent à peu près la même angoisse. Ebréchés, les tubes de sauces bordent les mixtures non-identifiées d’innombrables Tupperware. Tout est méticuleusement prélevé dans de petits sachets dignes des Experts pour être analysé en laboratoire.
L’épouvantable découverte pourrait presque prêter à sourire tant elle fait songer à Cauchemar en cuisine, mais il n’y a rien d’amusant là-dedans : « dans le meilleur des cas, si on peut dire, vous repartez de là avec une intoxication alimentaire. Dans le pire, quelqu’un d’immunodéprimé dîne ici et meurt dans la foulée » décrypte auprès de Nice-Presse Pierre Buisson, le chef de la Cellule d’intervention mutualisée. Une fermeture est donc décidée le soir-même.
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À Raimbaldi, le barber taillait dans ses obligations
En une semaine, quatre barbers l’ont également été, sur le seul axe Californie. Parfois, puisque les affaires sont à l’évidence de simples façades pour s’adonner au blanchiment. « Ces commerces pullulent parce que les choses sont moins évidentes à débusquer pour nous » explique encore Pierre Buisson. « Dans un restaurant par exemple, vous avez des matières premières, des fournisseurs. Chez un coiffeur, à part l’eau et l’électricité, il n’y a pas grand chose à regarder, même si on trouve tout de même des indices ».
Autrement, c’est l’irrespect des standards de l’hygiène qui est dans le viseur. Comme au Barber Dream du n°29, rue Raimbaldi. Le matériel intrigue d’entrée de jeu les spécialistes de la CIM : serviettes et blouses n’ont pas l’air d’être changées pour chaque client comme l’imposent les procédures, rien n’est prévu pour éviter les contaminations (kits désinfectants, bactéricides…) entre deux coupes, et les annexes du salon sont dans un état déplorable.
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Agacé, le gérant rejette dans un premier temps la faute sur ses employés, avant d’entendre raison. Déjà contrôlé (et épinglé) pour d’autres affaires, il connaît la suite. Fermeture immédiate pour mise en danger d’autrui et infraction des réglementations sanitaires, convocation dans les locaux de la police municipale dès le lendemain. Pour être autorisé à rouvrir, comme pour le restaurant de La Bonne étoile, il faudra montrer que tout est rentré dans l’ordre. Mais les mauvaises habitudes sont si ancrés que « certains commerces ne rouvrent jamais… »
Pourquoi ne pas publier systématiquement la liste complète des établissements concernés ?
C’est une question de transparence et d’intérêt public. Les consommateurs ont le droit de savoir quels commerces ont fait l’objet de fermetures pour manquements graves, que ce soit pour des raisons d’hygiène ou de fraude.
Si seulement ils contrôlaient TOUS le reste, la moitié fermeraient
Il était temps qu il y est des contrôles
Dommage, nous aussi on voudrait les adresses afin de les éviter. En fin de compte, c’est nous leur source
Quelles adresses ?
Elles y sont les adresses….