Creusées par le Var il y a plus de 250 millions d'années, les gorges de Daluis sont reconnaissables aux roches rouges typiques de ce site maralpin.
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C'est une pépite protégée. Un coin dans lequel le temps semble s'être arrêté. Lorsqu'on admire les gorges de Daluis, on ne peut qu'être émerveillé par la nature sauvage qui nous entoure. S'étalant sur près de 900 mètres, ce long couloir ne laisse pas indifférents les visiteurs qui s'y rendent pour arpenter ce parc de 1.082 hectares.
Site sous vigilance depuis 2012, il appartient au label des "Réserves naturelles de France". Le Var y a commencé son travail voilà des millions d'années. De son histoire, on peut en percevoir des traces lorsqu'on sillonne les nombreux chemins muletiers de cette zone qui fut un carrefour stratégique.
La plus marquante et reconnaissable n'est autre que la célèbre roche rouge. Elle se nomme pélite et date du Permien : sa couleur est due à l’oxydation du fer.
Des trésors naturels insoupçonnés
Vous remarquerez qu'elle contraste avec la pellicule de calcaire dont elle est recouverte, notamment le quartzite, une pierre extrêmement blanche. Ce contact témoigne d'une crise géologique majeure ayant émaillé l'histoire de notre terre. Ces minerais font partie intégrante des trésors de ce lieu. Soixante-dix espèces au total y sont recensées.
Au cours de votre promenade, vous pourrez aussi observer une flore qui a su s'adapter. On y voit entre autres des genêts, du buis, du thym, des genévriers, la Saxifrage à feuilles en languettes orne, et globalement des plantes caractéristiques des milieux de landes. La faune aussi doit apprendre à vivre dans cet espace.
On peut y croiser des animaux alpins comme le chamois, le tétras lyre ou encore l’aigle royal. D'autres nous viennent plutôt de la Méditerranée, à l'image du lézard ocellé et du circaète Jean-le-Blanc, de la famille des rapaces.
Son surnom ? Le "Colorado niçois"
Au sein de cette singulière cohabitation, quelques espèces sont endémiques de ces gorges, deux escargots, le Maillot et la Marbrée des pélites. Le spélerpès de Strinati, un amphibien qui ne se trouve qu'ici.
Ces paysages magnifiques sont à la fois insolites et spectaculaires. Avec ses faux airs de canyon, l'imposante entaille a gagné son surnom de "Colorado niçois". Du haut des falaises, vous pourrez contempler le passage du fleuve, 300 mètres plus bas, mais attention au vertige. De ce point d'observation, vous ressentirez peut-être la rudesse de la vie des mineurs et paysans qui vivaient ici autrefois.
À noter que la réserve est aussi célèbre pour être traversée par une route reconnue et atypique, celle des Grandes Alpes. Une voie prisée par les touristes, dont l'originalité réside dans ses 17 tunnels. Elle emprunte également le pont de la Mariée, un ouvrage d'art en Quartzites. Le sentier suit l’ancienne voie de tramway reliant Guillaumes à Pont-de-Gueydan.
Autres points d'intérêt, les nombreuses cavités. Un terrain de jeu idéal pour les chauves-souris, dont 25 espèces ont trouvé refuge dans ces grottes.
Un patrimoine historique, géologique et naturel qui peut se visiter grâce à un guide. Lors de votre expédition, il est conseillé de prendre son temps, de se montrer patient pour examiner l'environnement autour de vous. Une randonnée au milieu d'un décor unique qui a tout pour surprendre, et laisser sans voix.
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