- À ce sujet : Salade niçoise, pan bagnat… arnaques en série !
[5 QUESTIONS À…] Jeudi, la sénatrice des Alpes-Maritimes Alexandra Borchio-Fontimp (Les Républicains) présentera aux médias son plan d’action pour protéger les plats régionaux. Ce lundi 18 juillet, elle en dévoilait les grandes lignes à Nice-Presse, après avoir échangé avec plusieurs collectifs très engagés sur le dossier.
1. À quel problème votre initiative compte-t-elle s’attaquer ?
Je ne veux pas m’en prendre aux commerçants et restaurateurs locaux qui ont déjà assez de difficultés et qui essaient, d’une manière générale, de bien faire les choses.
Le constat, c’est que les industriels de l’agro-alimentaire se servent de la popularité de certains plats très populaires, comme la salade niçoise ou le pan bagnat, en détournant la recette de façon irrespectueuse.
Au moment où on évoque plus que jamais le “bien manger”, les circuits courts, c’est un aboutissement logique et surtout très attendu que d’offrir une véritable protection juridique à nos recettes traditionnelles.
“Il faut qu’il y ait une prise de conscience au niveau de la préservation des territoires de France et de leur identité”
2. Avec qui avez-vous travaillé ?
J’ai été saisie par Thimothée Fringans-Ozanne de l’association Toqualoi, Franck Viano et le Collectif cuisine niçoise — qui travaillent sur ce sujet en profondeur depuis des années — en tant que parlementaire et présidente du Comité régional du tourisme (CRT) Côte d’Azur France.
J’ai toujours considéré que notre cuisine et nos recettes sont des atouts incontestables de notre patrimoine national comme régional. La France, c’ est une multitude d’identités locales qu’il faut respecter et protéger.
La Côte d’Azur est aussi réputée pour sa cuisine locale. Il y a un véritable engouement pour l’art culinaire. C’est mon rôle de contribuer à le faire rayonner dans toute son authenticité.
3. Que comptez-vous faire ?
Avant de se lancer dans une proposition de loi un peu rentre-dedans, j’ai souhaité interpeller le gouvernement via une question écrite (que compte-t-il faire pour agir sur ce sujet ? Le texte complet par ici, NDLR) à laquelle il est tenu d’apporter une réponse dans un délai assez court.
Il est important de souligner qu’il n’y aura pas de “royalties”, personne n’est propriétaire de ces recettes.
L’idée, c’est de protéger, pas de sanctionner. Agir avec pédagogie et dialogue pourrait faire changer les mauvaises habitudes.
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4. S’il n’y a pas de sanction, les industriels feront bien ce qu’ils veulent…
Je ne suis pas là pour m’ériger en policière de la cuisine et dresser des amendes. Éveiller les consciences, ça peut marcher.
La première étape, c’est de sensibiliser sur l’importance de respecter notre patrimoine, au-delà de la logique purement financière qui consisterait à remplacer un aliment par un autre dans une optique de rentabilité.
Si ça n’évolue pas, nous proposerons sans doute tout un arsenal législatif, avec des sanctions, pour davantage protéger l’art culinaire, identité de nos départements.
5. Avec quels soutiens au Parlement ?
Je suis convaincue qu’un maximum de sénateurs, tous partis confondus, soutiendraient cette initiative de bon sens. Le Sénat, c’est la chambre des territoires. Chacun de mes collègues s’efforcent de préserver les traditions.
Et à l’Assemblée nationale, je pourrai compter sur Éric Ciotti et Christelle d’Intorni.
C’est utile
Où est-il encore possible de déguster de vrais pans bagnats à Nice ?
Nice : on vous donne 3 adresses où déguster une VRAIE pissaladière